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Nuit calme à Abobo sous couvre-feu

Aucun coup de feu ni détonation n'a été entendu selon des habitants des quartiers d'Abobo et Anyama (nord), o๠un…

Aucun coup de feu ni détonation n’a été entendu selon des habitants des quartiers d’Abobo et Anyama (nord), o๠un couvre-feu nocture a été instauré depuis mercredi. « Cette nuit on n’a rien entendu », a déclaré l’un d’eux. Le couvre-feu a été « institué dans les communes d’Abobo et d’Anyama » de 19H00 à  06H00 et sera en vigueur jusqu’à  vendredi, selon un décret du président sortant Laurent Gbagbo, lu à  la télévision publique ivoirienne. Fief d’Alassane Ouattara, rival de M. Gbagbo pour la présidence, Abobo (nord d’Abidjan) a été ces deux dernières nuits le théâtre de violents affrontements entre des éléments armés et des membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à  M. Gbagbo. Le chef d’état-major des FDS a accusé le camp Ouattara d’être à  l’origine de ces « attaques armées assimilées à  des actes de guerre », qui placent ses forces en position de « légitime défense ». Dans la nuit de mardi à  mercredi, six policiers, « attaqués » au lance-roquettes RPG 7, et un civil ont été tués, selon un bilan donné par le ministère de l’Intérieur. Deux civils et deux membres des FDS avaient été tués la nuit précédente. La même nuit à  Abobo, trois Casques bleus de la force onusienne en Côte d’Ivoire (Onuci) ont été « légèrement blessés » dans une « embuscade » tendue par les forces pro-Gbagbo, a affirmé l’Onuci. Quatre véhicules calcinés, dont deux camionnettes des forces de sécurité, gisaient sur le bord d’une voie express. Ces violences illustrent un peu plus la persistance de la crise dans laquelle la Côte d’Ivoire est plongée depuis l’élection présidentielle du 28 novembre, pour laquelle tant Laurent Gbagbo qu’Alassane Ouattara reconnu par la communauté internationale revendiquent la victoire. Elles interviennent alors qu’une nouvelle médiation africaine est attendue ce week-end à  Abidjan, avec la venue du Premier ministre kényan Raila Odinga. Après un entretien à  Nairobi avec le président de la commission de l’Union africaine Jean Ping, M. Odinga a « une nouvelle fois » estimé que le recours à  la force contre M. Gbagbo devait être considéré comme un dernier recours. Par ailleurs, hier mercredi, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a adressé un nouvel avertissement au camp du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo dans un communiqué o๠il se dit profondément préoccupé par les événements en cours dans le quartier d’Abobo à  Abidjan. Le président Gbagbo est sous la menace d’une opération militaire, actuellement en préparation au niveau de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), s’il ne cède pas le pouvoir à  son adversaire. Mais les présidents guinéen Alpha Condé et bissau-guinéen Malam Baca௠Sanha ont appelé à  un « règlement pacifique ». La force n’est « pas la solution », a aussi jugé le président tchadien Idriss Deby, tout en considérant M. Ouattara comme vainqueur de l’élection. Dans un entretien à  la chaà®ne de télévision française Canal+, M. Gbagbo a affirmé que « la Côte d’Ivoire n’est pas au bord d’un bain de sang, n’est pas au bord d’une guerre civile, n’est pas au bord d’un génocide ».