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Nutrition : Comment se nourrit le Malien aujourd’hui ?

Une étude réalisée en 2003 par Bakary S.Coulibaly et Demba Kebe montre que la situation nutritionnelle au Mali est caractérisée…

Une étude réalisée en 2003 par Bakary S.Coulibaly et Demba Kebe montre que la situation nutritionnelle au Mali est caractérisée par des niveaux élevés de malnutrition et de carence en vitamine A, fer et iode. Le taux de malnutrition des enfants fournit aussi un indicateur de Pauvreté. l’Enquête Démographique et de Santé du Mali (EDSM), réalisée en 1995-96 sur 4678 enfants de moins de 3 ans a montré une prévalence élevée de la malnutrition: 30% de ces enfants accusent un retard de croissance, 23% sont émaciés, 40% des enfants présentent une insuffisance pondérale. Consommation alimentaire au Mali Au Mali, on note approximativement deux types de régimes alimentaires : un régime de type sédentaire et un régime de type pastoral. Ces régimes sont caractéristiques des différentes régions du pays. Leur connaissance est essentielle dans les stratégies de sécurité alimentaire et en particulier la mise en place des stocks de sécurité. La quantité moyenne de céréales consommées par an et par personne à  l’échelle du pays est de 202,12 kg soit 210,13 kg en milieu rural et 184,51 kg en milieu urbain. La norme de consommation officielle obtenue par l’Enquête Budget Consommation de 1988/89 est de 203,81 Kg/hbt/an. La consommation moyenne de viandes par an et par personne est de 7,68 kg. Cette consommation est moins élevée en milieu rural (5,18 kg), qu’en milieu urbain (12,63 kg); également la consommation de poisson est plus importante en milieu urbain (7,6 kg) qu’en milieu rural (5,8 kg). La consommation de lait frais et autres produits laitiers est assez faible et représente pour l’ensemble du pays, une moyenne est de 7,48 kg par an et par personne. Ce niveau de consommation est plus élevé en milieu rural (8,3 kg) qu’en milieu urbain (5,3 kg). La consommation alimentaire moyenne par personne et par an varie également selon le milieu : les céréales constituent 76,1% de la ration en milieu rural et 60,5 % en milieu urbain. La ration céréalière comporte le mil ( 42,0% ), le sorgho ( 26,5% ), le riz ( 16,7% ), le maà¯s ( 13,3% ), le blé(0,8%) et le fonio (0,7 %). Carence en vitamines La consommation énergétique moyenne journalière par personne est de 2254 kcals (EBC 1989) dont 82 % sont assurés par les glucides, 5 % par les lipides et 13 % par les protides. On note que la ration alimentaire moyenne du consommateur malien est déséquilibrée par rapport aux normes recommandées qui sont 55 à  60 % de glucides ; 20 à  25% de lipides et 12 à  15% de protéines. La consommation énergétique totale (2254 kcal) comparée à  la norme de 2450 kcal recommandée par l’OMS et la FAO, indique un taux de couverture de près de 92 % Forum sur la Nutrition Plusieurs thèmes ont été débattus lors du forum sur la Nutrition qui vient de se clore à  Bamako « le rôle, de la place et de l’importance de la Nutrition dans l’atteinte des résultats du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) CSRP 2007-2011 », « l’ingénierie de la nutrition, en ce qui concerne le choix des interventions et la synergie des actions dans un contexte de multisectorialité », « le financement de la Nutrition, du renforcement des ressources humaines, de la formation et du cadre légal et institutionnel de la Nutrition.. » A l’issue des travaux pertinents, le département de la santé a pris des décisions politiques, pour la mise en place d’un Cadre de Concertation et de Coordination dédié à  la nutrition. Il s’agit aussi de mesures organisationnelles, par la création d’un organisme o๠seront représentés les acteurs étatiques, non étatiques et les Partenaires techniques et financiers. Ceci, afin de garantir la multi-dimensionnalité et la multi-sectorialité de la nutrition. Il s’agit enfin de mesurer d’accompagnement par la mise en place d’un espace d’échange et de coordination entre le Gouvernement et les Partenaires techniques et financiers. Un espace qui sera entièrement dédié à  la mise en cohérence des différents appuis techniques, financiers et matériels à  la nutrition.