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OCHA-Mali: une coordination pour mieux guider les acteurs humanitaires

Katy Thiam, chargée de l'information publique au bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU répond aux questions de…

Katy Thiam, chargée de l’information publique au bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU répond aux questions de Diénéba Dème-Diallo. Journaldumali.com : Quel est le rôle que joue OCHA dans la coordination avec les organisations humanitaires au Mali ? Katy Thiam: OCHA intervient dans le domaine de la coordination qui vise à  rendre efficient les efforts de la communauté humanitaire. Ceci dans le but d’éviter les doublons dans les actions des différents acteurs humanitaires mais aussi de favoriser un environnement permettant la complémentarité entre les différentes interventions. Nous essayons d’identifier les zones ou les secteurs qui sont peu ou pas couverts et de faire un plaidoyer pour que les acteurs puissent y intervenir si les conditions le permettent. Le rôle d’OCHA trouve sa source dans une résolution des Nations Unies qui l’a mandaté à  effectuer la coordination dans les pays en situation de crise. OCHA joue ce rôle en appui aux autorités. Comment OCHA oriente les organisations humanitaires qui arrivent au Mali? OCHA est comme une porte d’entrée pour les acteurs qui veulent intervenir au Mali. En général, les organisations nous consultent et nous les informons sur les besoins actuels. Nous leur faisons le point de la situation humanitaire et les informons sur les zones couvertes par les autres organisations humanitaires et le Gouvernement. En fonction de leurs capacités nous les orientons vers les zones qui nécessitent plus d’intervention. Le Mali a connu une situation difficile ces deux dernières années. Comment se passe l’afflux d’organisations humanitaires sur le Mali ? Un grand nombre d’organisations humanitaires interviennent au Mali. A ce jour, nous avons répertorié dans notre base de données 163 organisations humanitaires au Mali. Elles sont composées d’ONG nationales et internationales, d’agences du système des Nations Unies, d’organisations internationales et des organisations du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge. Depuis quelques mois, on a constaté que les organisations interviennent de plus en plus dans le Nord parce que la situation s’est améliorée dans beaucoup de localités et l’intervention est devenue plus facile. Récemment, on a enregistré par exemple, l’arrivée d’Internews, qui travaille dans le secteur de la communication. On a aussi enregistré l’arrivée d’organisations qui travaillent dans le domaine de la réconciliation et de la cohésion sociale. C’’est très encourageant de voir tous ces acteurs venir ici au Mali pour soutenir l’action les autorités et de la communauté humanitaire. Au regard de tous ces points, quelles sont les difficultés rencontrées par OCHA ? La principale difficulté à  laquelle nous sommes confrontés, est liée au financement. Pour que les organisations humanitaires puissent exécuter leurs programmes, elles ont besoin de financement et le niveau de financement que nous avons reçu est insuffisant à  ce jour. Sur 477 millions de dollars recherchés à  travers l’appel de fonds humanitaire pour le Mali, nous n’avons reçu que 177 millions soit 37 %. Nous avons encore besoin de l’appui de la communauté internationale, des partenaires techniques et financiers pour pouvoir mener à  bien les programmes que nous avons mis en place pour alléger les souffrances des populations affectées par les crises.