Office du Niger : les « huit » travaux d’Amadou Boye Coulibaly

Pour réussir sa mission, il devra sérieusement retrousser ses manches et s'attaquer à  huit chantiers prioritaires. Crée en 1932, l'Office…

Pour réussir sa mission, il devra sérieusement retrousser ses manches et s’attaquer à  huit chantiers prioritaires. Crée en 1932, l’Office du Niger est une structure à  vocation hydro-agricole, dont l’objectif global est de mener à  bien la mise en valeur du potentiel d’irrigation du fleuve Niger. Pour atteindre cet objectif, il s’est assigné comme missions prioritaires, la gestion des eaux et la maintenance des aménagements, la maà®trise d’ouvrages délégués pour les études et le contrôle des travaux, l’entretien des infrastructures primaires, la gérance des terres, le conseil rural et l’assistance aux exploitants agricoles des terres aménagées en les approvisionnant en intrants et en matériels agricoles. Gestion opaque Véritable pôle de développement économique et social, à  partir duquel les producteurs et les investisseurs peuvent aller à  la conquête du marché intérieur et sous-régional en riz, en sucre et en élevage, l’Office du Niger constitue un outil efficace au service du développement durable de notre pays. Seulement voilà , la gestion des ressources est encore loin de répondre aux attentes. l’opacité dans cette gestion a engendré une baisse régulière de la production, et l’incapacité de la zone Office à  satisfaire les besoins de consommation alimentaire des Maliens. Le pillage des ressources se traduit par des détournements spectaculaires de fonds. En témoignent les rapports 2006 et 2007 du Bureau du Vérificateur général, qui faisait état de plus de 10 milliards de francs CFA disparus. Les nombreux cas de spéculations autour des terres cultivables, l’injustice encouragée à  travers la spoliation des paysans de leurs terres, l’irresponsabilité cautionnée par certains cadres du service, la complicité au sommet de l’Etat face à  des comportements d’une autre époque, etc. constituent autant de difficultés que connaà®t l’Office du Niger, et qui affectent sérieusement l’amélioration de la production et de la productivité agricole. D’année en année, ce sont des centaines de millions de francs CFA qui s’envolent en fumée. l’objectif visé par ce vaste programme (nationalisé en mai 1960), est véritablement loin de voir le jour. Les « huit » travaux d’Hercule C’’est donc dans ce contexte très difficile qu’intervient la nomination de M. Amadou Boye Coulibaly. En décidant de lui confier la gestion de cette structure, le chef de l’Etat a investi le nouveau PDG d’une lourde mission : celle d’insuffler une nouvelle dynamique à  la politique de développement agricole dans cette zone en vue de l’atteinte des objectifs pour la sécurité alimentaire dans notre pays. Si l’homme a été pendant plusieurs années un des cadres de la structure, relever le défi qui lui est ainsi assigné est une autre paire de manche. Mais pour y parvenir, il devra s’attaquer à  huit défis majeurs. Ils ont pour noms : la diminution des intrants et du prix des matériels agricoles, l’octroi aux paysans de parcelles dont la superficie est d’au moins 10 hectares (selon les spécialistes), la diminution du prix de la redevance d’eau et d’entretien effectif des canaux d’irrigation, le remboursement du coût d’exploitation de ceux dont les champs avaient été retirés en toute impunité, l’arrêt des expropriations au profit d’un groupe de fonctionnaires. Aussi, pour mener à  bien sa mission, le nouveau PDG de l’Office du Niger devra (impérativement) procéder à  la relecture de l’accord d’établissement dans le but de sécuriser le paysan. Bref, pour réussir la mission à  lui assignée, l’actuel PDG de l’Office du Niger a obligation de se faire remarquer à  travers des actions concrètes dans ces huit domaines. Parviendra-t-il à  faire mieux que son prédécesseur ? le temps le jugera.