OGM : la mauvaise expérience des paysans maliens

Seydou Camara est un paysan de Bacoumana, un village situé à  une cinquantaine de km de la capitale malienne. Il…

Seydou Camara est un paysan de Bacoumana, un village situé à  une cinquantaine de km de la capitale malienne. Il raconte sa mauvaise expérience des OGM : « On m’a sensibilisé pour que je me mette à  cultiver des semences à  base d’OGM avec comme argument que le rendement serait triplé, par rapport aux semences naturelles que nous cultivons habituellement. Hélas, je n’ai récolté que 10 sacs pour un hectare de maà¯s cultivé contrairement aux 30 sacs que je moissonnais traditionnellement ». Les OGM pourtant sont recommandés par les partenaires techniques et financiers du secteur agricole au Mali. Il s’agit d’organismes vivant dont le patrimoine génétique a été modifié par intervention humaine. Avec des semences à  base d’OGM, vous pouvez récolter des tomates plus grosses ou des courges plus étendues. Pour le maire adjoint de la commune rurale de Siby, lui-même cultivateur, les OGM créent pourtant une dépendance des paysans face aux grands semenciers. Adama Keita est lui conseiller communal. Il s’insurge contre l’utilisation des OGM : « Malgré la rentabilité, nous avons des problèmes à  conserver les semences. Ce qui nous oblige à  solliciter les semenciers à  chaque année. Alors que nous gérions mieux nos propres semences auparavant ». Broulaye Kante vient lui de la région de Koulikoro et estime que le coût de la semence génétiquement modifiée dépasse les capacités du paysan malien déjà  très peu aidé et sans subventions de l‘état. Problèmes de conservation « En réalité, la culture des semences à  base d’OGM sur des légumes tels que les tomates, oignons et autres, donne de bons rendements. Le hic, C’’est la conservation de ces légumes », ajoute Broulaye Kanté, qui a tout de même abandonné ce type de cultures. Pour des experts comme Assétou Founè Samaké, biologiste, il faut sans doute un peu de patience : « Nous avons bénéficié d’une formation sur les OGM pour accompagner les paysans dans leur cultures habituelles et dans les champs. Ce qu’il faut savoir, C’’est que les semences à  base d’OGM, demandent beaucoup d’intrants et une très bonne pluviométrie ».