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OMC : les PMA en rangs serrés

Les intérêts de plusieurs pays parmi les moins développés de la planète sont fortement mis en jeu dans le commerce…

Les intérêts de plusieurs pays parmi les moins développés de la planète sont fortement mis en jeu dans le commerce international. Les négociations en cours à Genève sont une occasion à ne pas rater pour faire entendre la voix des 35 PMA membres de l’Organisation mondiale du commerce.


C’est le ministre tchadien du commerce et de l’industrie qui coordonne le groupe des Pays les Moins Avancés (PMA) à l’OMC. Plusieurs réunions ont été menées sous son leadership, bien avant le début de cette 12ème conférence ministérielle, afin d’harmoniser les voix et avoir une position forte dans les négociations. Pour rappel, la conférence ministérielle se tient depuis le 12 juin dans la capitale helvétique et porte sur de nombreux sujets de discussion tels que l’agriculture, la surpêche, la prise en compte de l’environnement dans les échanges commerciaux mondiaux ou encore la propriété industrielle dans le monde pharmaceutique, après la crise de la Covid19. 

Les préoccupations des PMA, dont la grande majorité sont africains, vont de l’équité dans le commerce international à l’effectivité des engagements en leur faveur sur les questions de préférence commerciale. Il existe en effet, dans le cadre des accords de l’OMC, toute une batterie de mesures visant à aider les PMA à participer positivement au commerce mondial et aux échanges multilatéraux. 

Plaçant la conférence ministérielle dans le contexte mondial de crises alimentaire et sanitaire auxquelles s’ajoutent les tensions géo-politico-sécuritaires, Ali Djadda Kampard, Ministre du commerce et de l’industrie du Tchad a rappelé leur impact sur les capacités des PMA à rester dans la course du développement. « Il faut surveiller cette situation de près et quel rôle le commerce peut et doit jouer dans la réponse aux besoins de sécurité alimentaire, notamment des Membres les plus vulnérables » a-t-il demandé

Libéralisme vs Préférences commerciales

Les deux peuvent sembler antinomiques mais Mr Kampard précise que les PMA sont « d’accord pour préserver les marchés libres en lien avec la principale fonction de l’OMC, qui est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges commerciaux. Cependant, il faut éviter sinon empêcher dans le respect des normes et des règles commerciales multilatérales les restrictions à l’exportation, notamment à l’exportation de denrées alimentaires ». 

L’adoption de meilleures pratiques pour plus de transparence dans les échanges multilatéraux comme bilatéraux est également un des points de plaidoyer. De nombreux pays parmi les plus pauvres entretiennent en effet des relations commerciales « hors du cadre » déplore un diplomate africain. Les questions d’exportation de matières premières brutes ou de surexploitation de ressources naturelles, dans un contexte de contournement des lois et des règles internationales sont régulièrement décriées. 

Renforcer les capacités de production mais aussi celles de négociations des PMA, réévaluer les termes de certaines clauses de préférences et les faire évoluer, mettre en place ou renforcer les programmes d’exonération mis en place après la rencontre de Bali, qui devrait toucher 97% des produits provenant de ces pays. 

Le Mali, membre du groupe ainsi que de plusieurs autres groupes régionaux et thématiques de négociations, « est solidaire des positions des PMA, en particulier sur les questions liées à l’agriculture » a déclaré Mr Bougadary Doumbia, Directeur National du commerce de la concurrence et de la consommation du Mali. Le chef de la délégation malienne, l’Ambassadeur Konaté est d’ailleurs fortement impliqué dans les rounds de négociation en cours. Notamment sur le coton, la surpêche, les subventions agricoles ou encore la prise en compte de l’environnement dans le commerce, une question qui a connu une mise en avant avec le lancement de trois initiatives au cours de la conférence de Genève. 

Dédé F.