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« On a tout compris ! »

Dans un passé pas si lointain, à  l'ère des coups d'Etat en série sur le continent, on pointait du doigt…

Dans un passé pas si lointain, à  l’ère des coups d’Etat en série sur le continent, on pointait du doigt les puissances occidentales. Pour certains, elles agissaient dans l’ombre pour déstabiliser les pays pour en chasser des dirigeants trop souverainistes ou tout simplement s’accaparer de leurs richesses. Partisans du « diviser pour régner » tous les moyens étaient donc bons pour les aider à  parvenir à  leurs fins. Guerre civile en RDC, rébellion au Libéria et Sierra Leone, instabilité en Guinée…la main des « cellules africaines » des anciennes puissances coloniales, et celle de la France en particulier pour ne pas la nommer, se faisait particulièrement sentir. Le summum du cynisme était que lorsque ces conflits éclataient, ces mêmes puissances arrivaient au secours des belligérants. Dans un premier temps pour vendre des armes à  l’une comme l’autre des parties. Second mouvement, initier des négociations et des pourparlers sous leur propre égide pour ramener la paix. Et enfin, faire des prêts payables sur 10 générations, pour reconstruire ce qu’ils auront si ardemment aidé à  détruire. Et voici que nous franchissons un nouveau cap, dans l’indifférence quasi générale. Les « maà®tres du monde » agissent désormais à  visage découvert. Ils annoncent au monde entier qu’ils vont donner des armes à  des rebelles pour renverser le régime en place. Confirmation ! diront certains qui y voient la preuve que depuis toujours, les « grands » ont toujours eu quelque chose à  voir avec les problèmes du continent. Ainsi donc, Barack Obama, Nicolas Sarkozy et consort veulent chasser à  tout prix Kadhafi, leur grand ami d’hier. On se souvient qu’il y a à  peine quelques mois, le Guide libyen, aujourd’hui ennemi mondial n°1 (digne successeur de Saddam Hussein !), était reçu en grandes pompes et signait des contrats commerciaux faramineux avec ceux-là  même qui ont aujourd’hui juré sa perte. Kadhafi n’est certes pas défendable, dans sa stratégie de lutte contre l’insurrection. Bombarder des villes entières et faire des milliers de victimes en quelques semaines est plus que condamnable. Mais là  n’est pas le propos. C’’est l’attitude du « groupe de contact sur la Libye » qui devrait nous pousser à  réfléchir. Nous sommes en train d’assister à  la création sur le continent d’un Irak ou d’un Afghanistan bis. Au nom de quels intérêts…C’’est la question que l’on doit se poser. Le peuple libyen est censé être protéger par la résolution 1973 des Nations Unies qui a donné mandat à  la « coalition ». En armant les insurgés, les occidentaux installeront définitivement le pays dans une logique de guerre. Les libyens ont donc le choix : mourir sous les balles de Kadhafi ou celles de la coalition par insurgés interposés, entre un statut de victimes et celui de martyrs. Et si on les laissait vivre, tout simplement ?