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« On a tué Charlie Hebdo! »

"C'est un vrai massacre en plein C'œur de Paris", annonce le présentateur de TV5 Monde visiblement ému. Jamais dans l'histoire…

« C’est un vrai massacre en plein C’œur de Paris », annonce le présentateur de TV5 Monde visiblement ému. Jamais dans l’histoire de la presse française, une rédaction n’avait été la cible d’une telle attaque visant à  décimer une bonne partie du personnel d’un journal; C’est aux environs de 11h ce mercredi 7 janvier 2015 que trois hommes lourdement armés et cagoulés ont pénétré dans les locaux de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, et tiré à  balles réelles sur la rédaction en réunion. « Ils étaient cagoulés et armés de kalachnikov, raconte un témoin proche du bâtiment, qui a entendu d’énormes déflagrations dans la rue ». Aussitôt après avoir accompli leur sale besogne, ces hommes armés repartent dans la rue et y abattent un policier, qui tentait d’intervenir. Au même moment, de nombreux journalistes se sont réfugiés sur le toit de l’immeuble pour échapper aux tirs des assaillants. Plus tard, les caméras de surveillance montreront deux hommes habillés en noir monter dans une voiture et s’enfuir. Le troisième s’échappera par la rue. En quittant les lieux, les agresseurs ont ensuite percuté un automobiliste porte de Pantin et une autre légèrement blessée. Ce qui explique l’activation immédiate du plan Vigipirate maximal dans toute l’Ile de France. « Un massacre à  Paris » Le tout premier bilan de cet acte barbare, fait d’abord état d’une dizaine de morts et de plusieurs blessés grave, un bilan provisoire qui s’alourdira à  12 morts en fin de journée ; Parmi les victimes à  Charlie Hebdo, le directeur de Publication Stéphane Charbonnier dit « Charb », Cabu, Tignous et Wolinski, tous de grands dessinateurs de presse français en plus des autres membres du journal dont Bernard Maris, journaliste économique. Un vrai massacre, précise un éditorialiste choqué. Pourquoi eux ? Qu’est-ce qui explique cet acte ignoble ? Pour comprendre, il faut remonter à  2006, l’hebdomadaire satirique, avait publié des caricatures controversées sur le prophète Mohamed PSL, et par la suite, reçu plusieurs menaces de la part de mouvements intégristes religieux. En son temps, Charlie Hebdo s’en était vivement défendu par la voie de Charb lui-même, pas du tout effrayé par les fatwas lancées à  son encontre et au nom de la liberté de la presse : « Je n’ai pas de femme, de gosses, de voiture, de crédit. Ca peut paraà®tre pompeux, mais je préfère mourir debout plutôt qu’à  genoux », disait-il. Plus incroyable, ce dessin prémonitoire publié la semaine dernière dans Charlie Hebdo o๠la légende disait : « Toujours pas d’attentats en France, attendez là , on a jusqu’à  fin janvier pour souhaiter les vœux ». Une satire qui n’est pas malheureusement pas tombé dans l’oreille de sourds. Réactions mondiales… D’emblée, C’’est la piste terroriste qui est privilégiée. En s’enfuyant, les agresseurs ont plusieurs fois répété en arabe : «Allah Akbar, Allah Akbar ! On a tué Charlie Hebdo ». Le président François Hollande arrivé sur les lieux du drame a immédiatement dénoncé un acte « d’une exceptionnelle barbarie » et convoqué une réunion de crise alors que Matignon avait déjà  relevé le plan Vigipirate à  son niveau maximal dans tout Paris. Il est désormais au niveau « alerte attentats ». Ce qui avait déjà  été le cas lors de l’affaire Mohamed Merah. Tout comme la mobilisation policière exceptionnelle pour retrouver les assaillants en fuite, les agresseurs ont abandonné leur véhicule un peu plus tard pour se fondre dans la foule dans le 19è arrondissement de Paris. Ce sont près de 3000 policiers et forces de l’ordre engagés dans une course poursuite à  l’issue incertaine. « La dessinatrice Coco, qui travaille pour l’hebdomadaire, a été contactée par téléphone par l’Humanité. Elle raconte qu’elle était « allée chercher [sa] fille à  la garderie, en arrivant devant la porte de l’immeuble du journal deux hommes cagoulés et armés nous ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter. J’ai tapé le code. » La dessinatrice raconte ensuite que les deux hommes « ont tiré sur Wolinski, Cabu. à‡a a duré cinq minutes… Je m’étais réfugiée sous un bureau… Ils parlaient parfaitement le français… Se revendiquaient d’Al-Qaà¯da. » Avant elle, c’était la dessinatrice Catherine Meurisse, qui avait témoigné auprès du Courrier de l’Ouest. Arrivée en retard à  la conférence de rédaction hebdomadaire qui se tenait au moment de l’attaque, la journaliste a vu « deux hommes encagoulés qui étaient encore dans la rue lorsque je suis arrivée ». Très choquée, elle s’est dit incapable de s’exprimer davantage. La France en état de choc Pour Hollande, la France est aujourd’hui devant un choc, un choc qui est celui d’un attentat terroriste », un peu comme ceux qui ont touché les Etats Unis lors du dernier marathon de Boston. A chaque fois, ces actes surviennent de manière inattendue et alimentent la propagande des mouvements djihadistes. Il ne reste plus qu’à  condamner pour la communauté internationale. Ban Ki Moon, le secrétaire général des Nations Unies s’est dit « consterné » par un acte qui vise à  diviser. John Kerry, la Reine d’Angleterre, Barack Obama, tous ont condamné la folie meurtrière de ce 7 janvier survenue dans les locaux de Charlie Hebdo. Ce mercredi soir, la France entière est en état de choc et l’émotion est vive. Des milliers de parisiens ont convergé vers la Place de la République pour manifester leur soutien à  la rédaction de Charlie Hebdo, durement touchée par un acte qui lui a coûté le C’œur de sa rédaction. Avec la disparition de Cabu, Wolinski, Tignous et « Charb » son directeur de publication, C’’est une entreprise de presse, qui aura du mal à  renaà®tre de ses cendres… Sur les réseaux sociaux, le mouvement #jesuischarlie a déjà  fait le tour de la toile et des foules. Tandis que la France a décrété ce jeudi journée de deuil national.