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Opération Barkhane : un dispositif d’aide au développement pour les pays du G5 Sahel

Relancée au sommet de Pau du 13 janvier, l’opération Barkhane s’inscrira désormais dans le projet plus vaste d’une “Coalition pour…

Relancée au sommet de Pau du 13 janvier, l’opération Barkhane s’inscrira désormais dans le projet plus vaste d’une “Coalition pour le Sahel”. Les quatre piliers de ce dispositif – combat contre le terrorisme, renforcement des capacités militaires des États de la région, appui au retour de l’Etat et des administrations sur le territoire, et aide au développement – témoignent de l’étendue des chantiers qui attendent la coalition.

De fait, l’opération Barkhane, née en 2014, ne s’est jamais limitée à des opérations contre les groupes armés terroristes. Loin de se résumer à des opérations militaires, Barkhane s’inscrit dans le temps long du développement. En contribuant à former et à équiper les forces armées des pays du G5 Sahel, mais aussi en venant directement en aide aux populations locales, cette opération ambitionne de contribuer de manière décisive au développement des pays de la zone concernée.

 

Former pour développer           

 

Le développement des pays du G5 Sahel est indissociable d’une sécurisation durable de la zone. Aussi, la formation des armées sahéliennes de demain est l’un des principaux objectifs de Barkhane depuis son lancement. Les formations, dispensées par Barkhane ou les forces françaises prépositionnées au Gabon et au Sénégal, concernent en particulier le tir de combat, la lutte contre les engins explosifs improvisés et le sauvetage de combat. Elles permettent également de former les cadres au processus d’élaboration des ordres, et à la préparation et à la conduite des missions.

 

Cet objectif de formation a été renforcé en 2019. Plus de 600 actions de formation ou d’accompagnement au combat ont été conduites : 112 au Tchad, 339 au Mali, 126 au Niger, 7 au Burkina Faso et 6 en Mauritanie. Elles portent sur la préparation d’opération, les instructions au tir, ou encore la sensibilisation au droit international humanitaire. Des actions sont également conduites au Centre de Préparation à l’Engagement Opérationnel (CPEO), comme des séquences de mise en condition opérationnelle finale. Elles visent à garantir l’aptitude des bataillons nationaux à s’engager aux côtés de Barkhane et à bénéficier des mêmes appuis. En 2019, quatre séquences de préparation à l’engagement opérationnel, appelées DIDASKO, ont été réalisées à Oualam au Niger, à La Loumia au Tchad au profit d’un bataillon de la FC du G5 Sahel, à Dori au Burkina Faso et puis enfin très récemment à Markala au Mali. Dans le cadre de Barkhane, ce sont en tout près de 13 000 soldats des pays du G5 Sahel qui ont pu suivre en 2019 une action de formation dans des domaines particuliers (instruction au tir, coordination des feux, coordination des appuis, sauvetage au combat, lutte contre les IED…).

 

 

Développer les infrastructures et favoriser l’accès aux soins

 

L’opération Barkhane apporte une aide concrète aux populations locales en conduisant ou en soutenant des projets qui améliorent l’accès à l’eau, à l’énergie, à la santé ou à l’éducation. Toutes ces actions concourent au développement de la bande sahélienne et permettront à terme de sécuriser durablement le territoire. En 2019, plus de 75 projets civilo-militaires ont été menés au profit de la population, dont 35 projets à destination de celle de la région du Liptako-Gourma. Parmi ces réalisations, on relève notamment 6 projets d’adduction d’eau, 13 projets d’agropastoralisme, 16 projets en lien avec l’éducation et l’accès à l’information. Ces projets sont financés par Barkhane et certains sont réalisés en autonomie par les forces armées maliennes. Dans les temps à venir, Barkhane appuiera la mission pour la stabilisation du centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) pour deux grands projets à Menaka : la réhabilitation de la centrale électrique et le renforcement capacitaire du commissariat, avec l’achat de véhicules, de motos, l’amélioration des infrastructures, etc.

 

En ce qui concerne l’accès aux soins, des aides médicales gratuites sont proposées à la population lors de chaque opération, en particulier avec les forces partenaires. L’opération Barkhane a ainsi permis de réaliser en moyenne plus de 100 consultations et plus de 400 soins par jour au profit de la population malienne, tchadienne et nigérienne. Plus de 20 actes techniques (imagerie et laboratoire) et près de 3 interventions chirurgicales en moyenne sont également réalisés quotidiennement à leur profit.