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Otages : les familles doivent elle intervenir ?

C'’est le monde à  l'envers, cadré à  la poitrine sur un plan fixe, un jeune homme barbe et cheveux longs…

C’’est le monde à  l’envers, cadré à  la poitrine sur un plan fixe, un jeune homme barbe et cheveux longs s’adresse d’un ton monocorde au chef du groupe qui détient 4 français au Nord du mali. Comme une image inversée des vidéos réalisées par les ravisseurs, pour démontrer que les otages n’ont pas été assassinés. «Si nous choisissons aujourd’hui de nous adresser à  vous, C’’est que nous ne comprenons pas pourquoi tout est bloqué», lance Clément Legrand, le frère de Pierre Legrand, enlevé il y a plus de deux ans, à  Arlit, avec trois autres employés des sociétés Areva et Satom. «Nous tenons à  vous dire que nous, les familles, faisons tout notre possible auprès du gouvernement, des entreprises mais aussi des Français pour que soit déclenchée une réelle négociation» Impuissance ? Terrible message qui dit l’impuissance des familles, mais qui est aussi une critique ouverte des méthodes de négociations adoptées par les autorités. Par ailleurs d’autres familles ont manifesté leur désaccord, devant cette initiative privée. Dans les affaires de prises d’otages l’attitude des gouvernements est toujours la même, « surtout pas de vagues », ont dit aux familles qu’on s’occupe de tout et qu’elles seront régulièrement informées. Sauf que les Legrand se plaignent de ne pas avoir de nouvelles depuis deux mois. Or si les familles ne sont pas ou peu informées, du moins de leur point de vue, C’’est soit qu’il ne se passe rien, soit que les négociations sont si difficiles qu’une seule fuite dans la presse pourrait tout compromettre. Faut-il se mobiliser ? On se repose la question à  chaque fois : faut-il mettre des affiches organiser des manifestations, citer les noms à  la télévision ? En France les télévisions ont choisis le mercredi pour rappeler une fois par semaine l’existence de ces otages , mais on n’est plus à  l’époque de Jean Paul Kaufmann et des otages au Liban, o๠tous les jours les photos ouvraient le journal télévisé. On ne sait pas si ça a eu un impact, mais on sait en revanche que quand les otages apprennent qu’on se mobilise pour eux, ça leur fait du bien, C’’est déjà  ça ! Quant aux négociations, elles concernent avant tout la rançon, son montant et les modalités de remise. Dans le cas des otages d’AQMI, (Al quaà¯da au Maghreb islamique), deux éléments compliquent les choses. Le soutien de la France à  une reconquête militaire du nord Mali, et la disparition de Kadhafi qui a souvent servi d’intermédiaire. Hé oui…Qui aurait cru qu’un jour, on le regretterait ?