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Ou est passé le bel idéal de l’Unité Africaine ?

L'idéal d'un continent uni ? l'espoir d'une Afrique unie, qui construit et conduit son développement économique, social et culturel dans…

L’idéal d’un continent uni ? l’espoir d’une Afrique unie, qui construit et conduit son développement économique, social et culturel dans la paix et la sécurité, en comptant d’abord sur ses propres forces, ses ressources de tout ordre. Voilà  résumé l’idéal fondateur de l’UA. Certes, malgré les résultats positifs enregistrés par l’OUA sur les plans de la décolonisation, la lutte contre l’apartheid, la création d’un cadre de concertation et de dialogue à  l’échelle du continent, le bilan de plus de cinquante années d’efforts dans le sens de la construction d’une véritable intégration au niveau du continent, d’une véritable Union Africaine, a été décevant. Malgré ce bilan fort désastreux, et peut-être à  cause de cela, la route sera longue, semée d’embûches, pavée sûrement de périodes de découragement. Comme dirait l’adage, «Â le chemin n’est pas difficile, mais C’’est le plus difficile qui est le chemin ». Il faudra se battre, pied à  pied. «Â Nous devons nous battre contre nous-mêmes, d’abord ! Contre notre propension à  croire que les solutions à  nos problèmes viendront d’ailleurs, des autres ». «Â Nous devons nous convaincre qu’aucune nation ou groupe de nations ne viendra faire pour nous ce que nous serons incapables de faire pour nous-mêmes », aimait dire l’écrivain Seydou Badian Kouyaté. En effet, il suffit de se retourner et d’analyser les expériences de plus de 50 ans d’indépendance pour se rendre compte que personne n’a résolu les problèmes de l’Afrique à  sa place. «Â Les africains doivent refuser de s’entretuer dans des guerres ou des conflits fratricides qui n’ont aucun fondement sérieux et qui ne les avancent en rien. Au contraire, ces conflits les appauvrissent à  tout points de vue et enrichissent ceux qui soufflent sur la braise et attisent le feu. Ils nous font reculer sur tous les plans… », s’indignent ce groupe de jeunes citadins baptisés «Â les patriotes », qui prétend pérenniser les idéaux du premier président du Mali indépendant, Modibo Keà¯ta. En effet, disent-il, les africains doivent mieux gérer leurs ressources et les mettre au service du développement du continent au lieu de confier la gestion à  d’autres, sans contrepartie réelle. Certes, aujourd’hui, le manque de ressources financières est le goulot d’étranglement le plus crucial pour la mise en œuvre des programmes ambitieux. Mais l’Afrique doit se targuer de ressources naturelles. Si l’on analyse la situation de dépendance des pays africains vis-à -vis des bailleurs de fonds, on constate que toutes les décisions concernant la gestion des finances publiques, le choix des investissements, la répartition des ressources entre consommation et investissement, ne peuvent être prises sans l’accord des bailleurs de fonds. Faiblesse de leadership pour l’Union Africaine l’UA s’est souvent illustrée la plus grande inefficacité lors des différentes crises qui ont secoué le continent. l’exemple est la gestion de la crise post électorale en Côte d’Ivoire ainsi que la crise qui a lieu en ce moment en Libye. Comment sortir de la situation d’incapacité actuelle à  décider ? La réponse n’est pas simple. Souvenons-nous de l’exemple des pays producteurs de pétrole qui, au début des années 70, avaient cru qu’avec l’accroissement sans précédent de leurs recettes pétrolières, ils allaient trouvé enfin l’ascenseur qui leur permettrait de rattraper les pays du Nord. Très vite, ces espoirs ont tourné en désillusions. Et pour cause, la chute des prix du pétrole, les lourdes dépenses militaires, une gestion industrielle souvent désastreuse, ont transformé ces recettes pétrolières en peau de chagrin. A peine suffisantes pour alimenter le budget de fonctionnement des Etats. Selon Oumarou Abdoulaye, fonctionnaire international  » le dialogue politique doit se faire en même temps que la coopération économique. La transparence doit être de mise, de part et d’autre. La lutte contre la corruption doit être de règle, pour tous ». «Â Il faudra analyser et tirer la leçon de toutes ces expériences pour éviter à  l’avenir les pièges qu’elles recèlent. En réalité, il nous faut changer de mentalité, de manière d’entrevoir les rapports de force, de façon d’avancer nos pions ». Pour lui, l’Afrique souffre depuis des décennies. Mais elle souffre d’avoir tenté d’appliquer des solutions toujours proposées par d’autres et présentées comme étant «Â celles des Africains eux-mêmes ».