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Où étiez vous, le 21 Mars 2012?

B. Sidibé : J'étais en ville. En fait, je n'ai pas su qu'il se passait quelque chose. J'ai fait mes…

B. Sidibé : J’étais en ville. En fait, je n’ai pas su qu’il se passait quelque chose. J’ai fait mes courses et C’’est en rentrant à  Faladié o๠J’habite que J’ai remarqué une effervescence inhabituelle. Tout le monde semblait vouloir traverser le pont. C’’est à  la maison que l’on m’a dit qu’il y avait des troubles à  Kati…Quand ça a commencé à  tirer dans mon quartier la nuit, J’ai compris que quelque chose de sérieux se passait. Sory Ibrahim Touré, animateur radio: Le 21 mars je me trouvais au bureau. J’ai d’abord entendu des rumeurs concernant d’éventuels tirs d’armes à  feu dans la ville de Bamako. De prime abord, je ne voulais pas y croire. J’ai téléphoné en famille, ils ont confirmé cela et ont ajouté que l’ORTM était pris d’assaut par des militaires. J’ai vérifié en regardant l’écran de télé puis ma famille m’a conseillé de rester là  o๠J’étais en attendant. Issa : En ce moment, j’étais de l’autre côté de la rive droite à  Torokorobougou. La nuit a été très longue, on attendait les coups de feu un partout. Amadou, étudiant: On entendait des rumeurs disant que les Hommes de Kati descendaient à  Bamako. A 20h la famille était réunie comme d’habitude devant la télé pour suivre le journal, mais c’est plus tard dans la nuit que nous avons appris la nouvelle du putsch et la décision de décréter le couvre-feu. C’était la panique. Je me souviens que les élèves des écoles fondamentales étaient en composition, mais avec l’annonce du coup d’état ils n’ont pas pu continuer le lendemain. Adama Traoré, gestionnaire : J’étais au bureau, et vers 16h j’attends que des soldats ont pris l’ORTM et se dirigent vers l’aéroport. Du coup tout le monde a paniqué et est rentré à  la maison. Kalilou Tirera : Je me souviens, il était 15h30 ou je m’apprêtais à  faire mes ablutions pour prier, et voila J’entends des coups de fusils, ça a été la panique générale. Fatou Faye, communicatrice : J’étais chez moi, lorsque je reçois un sms me demandant de ne pas sortir et surtout ne pas aller en ville, si j’étais à  la maison. Ma famille qui est au Sénégal a commencé à  m’appeler pour me demander des nouvelles de ce qui se passait ici. M . Koumaré : J’étais au bureau!!! Dans la panique totale avec mes collègues, recevant des appels nous disant de rentrer chez nous, pendant que le DG (déjà  au courant) était rentré chez lui tranquillement! Bref c’est mauvais souvenir! Arouna, informaticien : Moi, J’ai passé la nuit au bureau. On est dans l’ACI et on était un peu concentré, replié sur nous-même ce qui a fait que nous ne sommes rendus compte de rien. C’’est un coup de fil d’un collègue vers 16h30 qui nous a alarmés. Il nous a demandé de ne pas quitter le bureau parce que ça tirait en ville et que le pont était bloqué. On s’est dit qu’on était en sécurité là  o๠on était, alors on est resté au bureau. Mais ça a été une nuit blanche, on était tous dépassé que cela se passe dans notre pays. Malien de l’extérieur : à‡a a été un moment horrible pour moi ! On a eu les infos sur ce qui se passait à  Bamako aux environs de 20heures (19h GMT). Un coup d’état !!! Pour moi, C’’était inimaginable au Mali. Mais la réalité nous a rattrapés quand on a capté l’ORTM et qu’il n’y avait rien que de la musique à  l’antenne. On est resté éveillés pour suivre le communiqué qui a confirmé nos craintes. Moussa D.: Le 21 Mars 2012, J’étais à  Kayes, pour une activité professionnelle. On entendait que des rumeurs, « il y a coup d’état à  Bamako ». Nous avons tous balayé cette info du revers de la main en disant que ce n’était pas possible. J’ai passé l’après-midi et la nuit entière au téléphone pour avoir des nouvelles mais personne n’arrivait à  me donner de précisions. Et dans la nuit, l’ORTM a commencé à  faire défiler le fameux message « dans quelques instants, un communiqué des militaires »Â…Je me suis dit « donc, C’’est vrai !» Abdoulaye Handane Djitteye, chef d’antenne, Radio Klédu: Je me rappelle que J’étais sur mon lieu de travail, à  la radio. J’y suis resté jusqu’après minuit pour relayer l’information à  nos auditeurs. C’’était le jour de la décomposition totale du régime. C’’était le début de la désintégration du Mali : perte des institutions, perte de l’armée, perte des trois régions principales du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal). J’étais stupéfait, je ne comprenais pas que le régime d’alors puisse être basé sur rien. » Moussa Camara, à  l’époque étudiant au CESTI de Dakar : Il était 15h quand un camarade de classe m’a appelé pour me dire que ça chauffe à  Bamako. J’appelle aussitôt la famille qui me dit que C’’est une mutinerie de militaires qui avaient pris l’ORTM. J’entendais les coups de feu à  travers le téléphone, J’étais paniqué ! J’ai passé tout le temps ensuite à  appeler la famille pour savoir comment ça évoluait, mais les miens ne pouvaient rien me dire. C’’est un ami qui m’a appelé vers 23h pour m’annoncer que le pouvoir d’ATT venait de tomber. Les chaà®nes étrangères ont commencé ont annoncé qu’il y avait un putsch en cours à  Bamako. Et la confirmation a été donnée par RFI. Mes camarades de l’université n’en revenaient pas et moi non plus ! Lalla M.: Le 21 Mars, j’ai passé la matinée au bureau et ensuite, avec une collègue, nous nous sommes rendues au salon de l’agriculture du Mali, au Palais de la Culture. Nous étions en train de contempler de beaux spécimens de taureaux, je crois, quand on a entendu des coups de feu. Qui se rapprochaient et très distincts. Alertés par la sécurité, le remue-ménage dans le salon, la plupart des exposants ont plié bagage. J’ai vu pour la première fois de ma vie des véhicules faire demi-tour sur un pont ! Nous avons alors pris ma voiture avec ma collègue, et dans les rues de Bamako, il n’y avait plus de policiers aux postes, la rumeur d’une mutinerie à  Kati s’était propagée. Et le coup d’à‰tat s’est confirmé lorsqu’un confrère de l’ORTM m’a avertie par téléphone que la télévision nationale avait été prise par des militaires… »