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Ouattara attaque IB

Depuis ce mercredi matin, les forces du président ivoirien Alassane Ouattara ont lancé un assaut contre le "commando invisible" d'Ibrahim…

Depuis ce mercredi matin, les forces du président ivoirien Alassane Ouattara ont lancé un assaut contre le « commando invisible » d’Ibrahim Coulibaly, dit « IB », dans son fief du nord d’Abidjan, après avoir sommé vendredi dernier de rendre les armes ce groupe qui avait contribué à  la chute de Laurent Gbagbo. Alors que la vie reprend progressivement son cours dans la capitale économique ivoirienne, plusieurs centaines de membres des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), équipés de pick-up surmontés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes, ont lancé une attaque d’envergure contre le fief d' »IB » dans le quartier populaire d’Abobo. « Depuis ce matin, nos positions sont attaquées de toutes parts. Pour le moment, nos forces résistent et en temps opportun nous allons lancer une contre-offensive. Je suis en lieu sûr et je coordonne l’opération », a déclaré à  l’AFP par téléphone Ibrahim Coulibaly, un des initiateurs de la rébellion de 2002, qui se fait désormais appeler « général ». Après des échanges soutenus à  l’arme lourde dans la matinée, les tirs se faisaient plus sporadiques avant de reprendre vers 12H00 (locales et GMT), mais ils provenaient essentiellement des rangs des FRCI, alors que la population se terrait chez elle ou avait fui la zone. En finir avec le « problème IB » « Il reste une poche de résistance qu’on va tenter de réduire », a déclaré le général Michel Gueu, des FRCI, présent sur place. Les Forces républicaines, qui ont pris position autour de la zone o๠« IB » a établi son QG, ratissaient le secteur, fouillant les maisons et invitant les partisans d’Ibrahim Coulibaly à  déposer les armes. « Dites à  vos enfants, à  vos frères, qu’+IB+, c’est fini. La vie doit reprendre son cours normal », a expliqué à  la population près de la zone des combats le commandant Cherif Ousmane. Ibrahim Coulibaly est le chef du « commando invisible », qui avait déclenché en janvier une insurrection contre le président sortant Laurent Gbagbo, prenant le contrôle de larges zones du nord d’Abidjan et déstabilisant le régime bien avant l’arrestation de M. Gbagbo le 11 avril. Son adjoint, Félix Anoblé, a dit ne pas comprendre la raison de l’offensive gouvernementale. « On avait ordonné hier (mardi) à  nos hommes de déposer les armes, comme l’avait demandé le chef de l’Etat. Ils avaient commencé à  le faire et à  ma grande surprise on est attaqué », a-t-il déclaré. « Peut-être qu’ils croient qu’on peut désarmer en deux secondes. On demandait une semaine, dix jours, le temps de bien expliquer aux combattants qu’ils doivent désarmer sans conditions. Il faut les convaincre qu’ils peuvent déposer les armes sans craindre pour leur vie », a poursuivi le numéro deux du groupe. « IB » avait demandé à  être reçu par le chef de l’Etat pour se mettre à  sa disposition. Son entourage avait mis en cause le Premier ministre Guillaume Soro, accusé de faire obstacle à  cette demande. M. Soro est en effet l’adversaire historique d’Ibrahim Coulibaly au sein de la rébellion responsable du putsch raté de 2002 contre M. Gbagbo, force dont il prit finalement la tête et qui forme désormais le gros des FRCI. Des affrontements meurtriers avaient opposé en 2004 le camp Soro et celui d' »IB ».