Oumar Daou (Etat major) : « l’armée malienne est en mesure de reprendre Konna »

O๠se cache la vérité sur la situation au centre du Mali ? Konna est-elle vraiment tombée ? La ville…

O๠se cache la vérité sur la situation au centre du Mali ? Konna est-elle vraiment tombée ? La ville a-t-elle été reprise d‘ailleurs ? Pour Oumar Daou, chef militaire de l’Etat major, il faut se garder d’annoncer certaines informations trop vite ! Ce message va à  l’encontre de la presse, dans son ensemble, pour éviter de créer la psychose ou la désinformation ou encore l‘intoxication au sein du peuple malien. C’’était tout l’objet de cette conférence de presse organisée ce vendredi à  la base militaire de Bamako par la DIRPA. Sauf qu’en matière de secrets défense, on ne peut pas tout dire. Les confrères le savent et on bien voulu jouer le jeu en allant écouter les hauts gradés nous dire d‘être prudents. l’armée malienne le sait, et les autorités aussi, il ne faut plus rien cacher au peuple et surtout, ne pas réitérer le «Â gros mensonge dAguel’hoC’ » qui a conduit l’an dernier à  la chute du régime d’ATT et à  la prise du nord Mali… «Â  l’armée malienne est en mesure de reprendre Konan » Aussi, les animateurs de la conférence de presse, même si on n’y a pas appris grand-chose, ont quand même rétabli quelques vérités. La première, C’’est cette volonté d’informer les populations maliennes sur ce qui se passe au centre, depuis que les islamistes ont repris leur offensive contre l’armée. Deuxièmement, bien expliquer le concept harmonisé de la MICEMA, la force africaine de soutien à  l’armée malienne. «Â  Depuis Avril, nous avons jusqu’ici fourni énormément d’efforts et de ressources dans le rééquipement de l’armée malienne, aussi bien et les délais d’intervention ont été revus ». C’’est un euphémisme de le dire, car sur le terrain, la guerre elle a déjà  commencé. Sur Konan, Daou est optimiste : «Â Oui l’armée n’est pas à  Konna actuellement. Mais l’armée est en mesure de reprendre Konna ». La prise de la ville se voit donc confirmée par le responsable militaire, qui demande de se garder de toute exagération. «Â  Nous demandons aux confrères de s’adresser à  la DIRPA pour toute information, nous sommes là  pour ça ». Un changement de stratégie qui intervient à  un momen crucial pour nos forces armées aux prises avec les islamistes. Reste que la presse a jusqu’ici toujours été confrontée au silence assourdissant des autorités militaires. Faut-il se réjouir de cette nouvelle posture ? Pour le Conseiller Technique chargé des opérations auprès du Ministère de la défense et des anciens combattants, Colonel Abdramane Baby, l’aide du peuple est cruciale pour laréussite de la mission de libération du Nord du Mali. «Â Cette conférence a été autorisée par le ministère de la Défence et sachez le, la mobilisation internationale est en cours. Les partenaires sont là  en discussion. Mais certaines infos concernant Konan doivent rester entre les mains de l’opérationnel… » Préoccupations des confrères Quelles forces sont en présence sur le terrain ? Quel est le bilan des affrontements à  Konna ? Comment Konan est-elle tombée ? Que peut la France pour le Mali à  l’heure actuelle après que François Hollande ait déclaré l’Etat d’urgence et promis d’aider le Mali ? Les hommes de la DIRPA se veulent toujours prudents face aux questions des confrères. On savait et on le sait d’autant plus, d es forces étrangères sont à  Mopti. «Â Nigérianes, sénégalaises, françaises », répond le colonel Baby. «Â Par ailleurs, des missions opérationnelles sont en cours sur le terrain et dans le cadre de la résolution ». s’agit-il des avions arrivés la veille à  Mopti ? Les militaires français censés former l’armée sont-ils déjà  sur place ? Sur le bilan de Konna, on n’en saura pas davantage, sinon le maigre espoir qu’une contre offensive de l’armée est en cours, grâce à  des hélicoptères, des blindés. Mais des blessés, il y en a : «Â Comprenez, affirme le colonel Baby, qu’on ne pourra tout vous dire sur ce qui se passe à  Konan, mais nous ferons le point et cela demande du temps ». La veille, des rumeurs avaient parlé elles de camions remplis de cadavres entrant à  Sévaré ou encore de soldats égorgés par les islamistes… La peur a dominé alors à  Sévaré, ville garnison, mais pour les militaires, il faut rester calme. «Â  Le Mali a besoin de l’aide de tous et de son peuple », conclut Baby. La DIRPA, est désormais le relais. A tout journaliste de se référer à  l’institution pour valider, vérifier ou confirmer une information. Nous sommes en temps de guerre !