Tandis que se créée un nouveau groupe parlementaire, il semble que rien ne va plus à l’Assemblée nationale. Les députés mènent une fronde contre leur président Issiaka Sidibé. Élu de Kolondiéba, Oumar Mariko donne son point de vue sur la situation dans l’Hémicycle.

Quel regard portez-vous sur la fronde contre le président de l’Assemblée nationale ?

Vous savez, je me suis désintéressé de cette histoire pour la simple raison qu’elle était  prévisible. Nous avons été les premiers à dénoncer cette gestion scandaleuse depuis bien longtemps. Mais à l’époque, nous avions été incompris par la grande majorité des députés, qui nous traitaient d’ailleurs de tous les noms d’oiseaux. Voilà une situation que nous avons vu juste venir, une problématique qui comme beaucoup d’autres interpelle tout le monde, en particulier les députés sur leur rôle et responsabilité dans la bonne gestion des deniers publics.

Jusqu’où peuvent aller les députés dans cette démarche ?

Ils n’iront nulle part, ils vont trouver un arrangement entre eux. Aujourd’hui, notre Assemblée n’est pas un modèle en matière de bonne gestion. Mais pour la sauvegarde de leurs intérêts, les protagonistes vont trouver un terrain d’entente, c’est dommage. Cela sera une sorte de compromission sur le dos du budget national. Aucun camp ne détient le monopole de la vérité dans cette histoire. Ce que les frondeurs reprochent au président, à savoir la gestion solitaire et la mauvaise gouvernance, est une réalité palpable, mais seulement, « la vérité est sortie de la bouche du mensonge ». C’est-à-dire qu’ils veulent un partage de butin, et non lutter contre le fléau.

Que pensez-vous de la création de l’intergroupe parlementaire ?

La création de ce groupe interparlementaire est une manière de formaliser les rencontres. Cela représente une perspective lumineuse, celle de donner aux députés de la majorité présidentielle un espace de contact, d’union et de mobilisation pour accompagner les actions du Président de la République. Beaucoup se trompent en disant qu’il s’agit d’un nouveau groupe parlementaire. Il s’agit d’un pacte de concertation entre des partis politiques qui ont une vision par rapport à leur unité d’action, tout cela en conformité avec le règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

L’intergroupe a-t-il un lien avec la fronde ?

Il n’y a aucun lien entre la fronde qui dénonce la mauvaise gestion et la mauvaise gouvernance du président de l’Assemblée, contraires aux valeurs de la démocratie, et la création de cet intergroupe. Il s’agit à travers cette initiative d’être plus unis, vigilants et mobilisés pour faire triompher toutes les initiatives du chef de l’État.