Oumar Tatam Ly, premier ministre de la rupture ?

Relancer l'économie malienne, œuvrer dans le sens de la réconciliation, exécuter les volontés du Président de la République, autant dire…

Relancer l’économie malienne, œuvrer dans le sens de la réconciliation, exécuter les volontés du Président de la République, autant dire qu’Oumar Tatam Ly, grand inconnu du monde politique et spécialiste de la finance internationale, devra effectuer son grand test. Membre d’aucun parti politique, il est plutôt un technocrate rompu à  la tâche. Pour ce père de deux filles, le défi est de taille. En le nommant, IBK veut donner un signal clair de bonne gouvernance au Premier poste de l’administration. « C’est un choix délicat. Mais il faut le voir à  l’œuvre », juge l’un des ses proches, économiste. Tatam Ly a un CV irréprochable. Homme discret et très peu loquace, il ferait presque penser à  un Abdoul Mbaye, récemment limogé au Sénégal. Cadre de banque Né le 28 novembre 1963 à  Paris, agrégé d’histoire et diplômé en économie, Oumar Tatam Ly surnommé Thierno Ly par ses proches, est le fils d’Ibrahim Ly, hommes de lettres et pionnier de la lutte pour la démocratie au Mali. Formé en France, il a travaillé notamment à  la Banque mondiale à  la fin de ses études, puis à  la présidence de 1992 à  1994 durant le mandat d’Alpha Oumar Konaré, d’abord comme chargé de mission ensuite conseiller, puis chef du bureau d’analyse et de prospective. En 1994, il intègre la BCEAO et gravit les échelons et devient Directeur de cette banque pour le Mali à  la fin de l’année 2008, basé à  Bamako, puis conseiller spécial du gouverneur, poste basé à  Dakar. Oumar Tatam Ly a t-il l’étoffe d’un bon Premier ministrable ? Alors que l’autre personnalité, Soumeylou Boubèye Maiga avait été cité pour son expérience politique et sa grande connaissance de l’administration, c’est Oumar Tatam Ly qui devra s’atteler à  la tâche. On le dit brillant et travailleur. Il a notamment élaboré le volet économique du programme du candidat Ibrahim Boubacar Keà¯ta, qui a brigué la présidence pour le compte du Rassemblement pour le Mali (RPM). Lors de sa première grande déclaration après son élection, le président de la République, avait prévenu le landernau politique. « Il n’y aura pas de partage du gâteau ». Seuls la compétence et le mérite seront récompensés. La nomination d’Oumar Tatam Ly fait écho à  cela. Le nouveau Premier ministre devra s’appuyer sur l’expérience politique de son président et s’entourer de conseillers chevronnés pour gérer l’administration malienne. Reste à  attendre la nomination du gouvernement dans lequel, les Maliens attendent le renouveau, des têtes nouvelles, pour tourner définitivement la page de l’ancien régime. Et mettre fin à  la gabegie financière, la corruption ou le laisser aller dans l’administration. Pour Oumar Tatam Ly, le challenge est là …