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Oumou Sall Seck : « Kidal, le chemin sera long et semé d’embûches »

Aujourd'hui, je vous livre ma modeste opinion, suite aux événements dramatiques et sanglants qui se sont déroulés le 17 mai…

Aujourd’hui, je vous livre ma modeste opinion, suite aux événements dramatiques et sanglants qui se sont déroulés le 17 mai 2014, dans le cadre de la venue à  Kidal du Premier Ministre, Moussa Mara. Tout d’abord, je salue l’engagement et la détermination du Chef de Gouvernement, qui, courageusement, n’a pas hésité à  faire atterrir son avion sur la piste de Kidal, dans les pires conditions de sécurité et d’incertitude. Je le félicite pour cette audace qui lui a permis de constater ce qui se passe exactement à  Kidal, d’aller à  la rencontre des partenaires militaires, d’analyser la situation, de tirer la leçon de ce qui s’impose face à  la réalité de Kidal. Ce contact direct avec le terrain, aussi violent soit-il, lui permettra de prendre des décisions qui contribueront à  apaiser le climat belliqueux qui règne dans la ville. Sa venue lui a aussi permis de découvrir, et avec lui les Maliens et le monde entier, que tous ceux qui se disaient représentants de la population et décideurs ne le sont pas. Il est temps que le Premier Ministre tienne compte des réalités qui convergent vers des pistes conduisant, rapidement, efficacement et en toute transparence, vers un début de négociations pour retrouver la paix et la souveraineté de l’à‰tat sur l’ensemble du territoire. Les Forces armées maliennes doivent être repositionnées sur Kidal et disposer d’installation et d’équipements dignes de ce nom. Son encadrement doit être confié à  des officiers de terrain, au comportement irréprochable, tel que Keba Sangaré. Quant au Général Gamou, aussi compétent et respectable soit-il, je suis convaincue que tant qu’il sera présent à  Gao ou à  Kidal, il n’y aura pas de paix possible et qu’il devrait être plutôt muté sur Tombouctou. Il parait indispensable de mettre en place, pour la région de Kidal un conseil de la paix composé de personnes ressources incontournables pour leur connaissance des spécificités et de l’Histoire du Cercle de Kidal, afin de contribuer à  la stabilité et à  la « réintégration » totale de cette 8e région. Le problème ne se réglera ni dans la violence, ni dans la répression, mais dans la concertation et la réflexion avec patience et sérénité. Le chemin sera long et semé d’embûches. Le retour de la stabilité de notre Mali, du développement pour l’ensemble de nos régions et d’une vie meilleure pour nos populations, au travers de la réconciliation nationale, est un enjeu qui vaut quelques concessions de part et d’autre. (Oumou Sall Seck)