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Oumou Sall Seck, le trait d’union

C'’est avec son habituel sourire que Madame Sall Oumou Seck nous reçoit chez elle. Habillée dans le traditionnel dampé, elle…

C’’est avec son habituel sourire que Madame Sall Oumou Seck nous reçoit chez elle. Habillée dans le traditionnel dampé, elle est à  l’aise face à  la presse, dont elle s’est faite une alliée, surtout pendant la crise de 2012, o๠sa voix était l’une des plus entendues au Mali et ailleurs. La native de Kidal n’y va pas par quatre chemins : « je suis métisse, ma mère est touarègue Ifoghas et mon père peul, je suis donc un trait d’union ». Cet engagement à  être un pont entre les communautés, elle l’a partagé et s’est battue pour la cohésion sociale au plus fort de la crise, à  travers son association justement dénommée « Trait d’union ». Mais C’’est en 2001 que son leadership l’a propulsée sur le terrain politique, à  travers un club de soutien aux actions du Président ATT, créé avec des amis, qui fusionnera ensuite avec d’autres associations pour créer le Mouvement Citoyen. Elle en devient vice-présidente, un poste qu’elle conserve à  la création du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES). Mais en 2011, contre toute attente, elle adhère à  l’Union pour la République et la démocratie (URD), et soutient son candidat Soumaà¯la Cissé lors de l’élection présidentielle de 2013. à‰lue depuis 2004 à  la tête de la commune urbaine de Goundam (région de Tombouctou), o๠elle a vécu, elle assure n’avoir « d’autre projet que de présenter un vrai programme de développement et de tenir mes engagements ». Ses administrés le reconnaissent, même ceux des partis adverses, et mettent à  son actif centres de santé, adductions d’eau, centre multifonctionnel pour les femmes, terrain de basket, transformation de produits locaux, construction d’écoles et de centres de formation professionnelle. l’épouse d’Abdoulaye Yaya Seck est également une pionnière de la lutte contre l’excision. Au sein de « Duma », une organisation qui contribue au développement de Goundam, elle mène une lutte acharnée contre les mutilations génitales féminines. Et ce, à  travers le financement d’activités génératrices de revenus pour les femmes afin de faciliter la reconversion des exciseuses. Pour ce combat, elle reçut en 2008 le Prix international de la Liberté décerné par le Royaume du Danemark. Artisane de l’adoption de la loi sur les quotas féminins dans les postes électifs et nominatifs, elle continue son plaidoyer. « Les femmes jouent un grand rôle dans le développement du pays. Elles sont très dynamiques dans tous les secteurs économiques, notamment l’informel. Elles ont joué un très grand rôle pour l’unité et l’intégrité de notre pays », déclare-t-elle. La formation est l’une des clés. Une raison qui l’a poussée à  retourner sur les bancs o๠elle étudie actuellement la Coopération et le développement international. à€ 47 ans, Madame le maire est également présente dans les affaires, à  travers la société CODI. Elle trouve cependant du temps pour s’adonner, trois fois par semaine, au sport et surtout pour s’occuper de sa famille.