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Ouzbékistan: de maigres progrès, mais toujours pas d’élections libres

L'Ouzbékistan a fait quelques progrès en matière électorale, mais ne respecte toujours pas les libertés fondamentales, ont estimé des observateurs…

L’Ouzbékistan a fait quelques progrès en matière électorale, mais ne respecte toujours pas les libertés fondamentales, ont estimé des observateurs électoraux, au lendemain d’élections législatives auxquelles aucune formation d’opposition n’a pu participer.

« Etant donné que tous les partis soutiennent les politiques du président (Chavkat Mirzioïev), et qu’il n’y avait pas d’opposition, les électeurs n’avaient pas vraiment de choix », ont noté dans un communiqué les experts de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Le Parti libéral-démocrate, principale formation pro-pouvoir, remporte 43 députés devant le Parti national du renouveau démocratique (35), selon des résultats portant sur 128 des 150 sièges en jeu. Dans 22 circonscriptions, une nouvelle élection aura lieu, aucun candidat n’ayant reçu le nombre de voix nécessaires.

Les trois autres formations — le Parti populaire démocratique, le Parti social-démocrate et le Mouvement écologique d’Ouzbékistan — se partagent les sièges restants, comme durant la précédente législature.

Nouveauté dans ce pays d’ex-URSS, le président Mirzioïev avait poussé ces mouvements à se différencier et à faire campagne bien qu’ils le soutiennent tous. Il a salué un vote « historique » dimanche.

Le successeur du brutal Islam Karimov, mort en 2016, a entrepris des réformes politiques et économiques destinées à peu à peu ouvrir cette ex-république soviétique d’Asie centrale de 33 millions d’habitants, qui vit encore largement sous un système inspiré de l’autoritarisme centraliste de l’URSS.

Il a ainsi libéré des opposants politiques détenus de longue date, lutté contre le travail forcé et la torture ou encore ouvert le pays au tourisme et aux investissements.

Mais aucune réforme politique de fond n’a été menée pour, par exemple, permettre à des opposants ou des indépendants de participer aux élections.

Les cinq partis envoyant des élus à la chambre basse sont dès lors les mêmes que ceux qui siégeaient dans la précédente assemblée, élue sous Islam Karimov.

« Le développement démocratique nécessite une plus grande mise en concurrence et le respect des droits et libertés de base », relève l’OSCE qui constate cependant que les « réformes d’ampleur » voulues par les autorités ont créé un espace inexistant jusqu’alors « pour que les citoyens expriment publiquement leur mécontentement ».

De son côté, l’Union européenne a salué dans un communiqué de « réels progrès » lors de ces élections, tout en soulignant l' »absence des partis d’opposition » et « quelques irrégularités sérieuses » le jour du vote. Elle a appelé les autorités ouzbèkes à ouvrir le processus électoral aux candidats indépendants.