Oxfam : au Mali, la protection des civils doit être une priorité

Oxfam s'est dit vivement préoccupée dans un communiqué publié ce 15 janvier, par les conséquences que pourraient avoir l'intensification des…

Oxfam s’est dit vivement préoccupée dans un communiqué publié ce 15 janvier, par les conséquences que pourraient avoir l’intensification des combats au Mali. «Les affrontements pourraient en effet aggraver les restrictions qui affectent déjà  l’accès humanitaire, mais aussi accroà®tre considérablement les besoins humanitaires des populations dans le pays et dans les Etats voisins ». La situation des populations civiles s’est dégradée ces derniers jours avec l’intensification des combats. Réduire les dommages aux civils Oxfam attire l’attention de « toutes les forces militaires présentes dans le pays, […] à  respecter les droits de l’Homme et le droit international humanitaire. Cela nécessite de prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire les dommages infligés aux civils ». Cette préoccupation apparaissait déjà  dans la résolution 2085 du Conseil de Sécurité adoptée en décembre 2012. Nicolas Vercken, d’Oxfam France appelle également, tous les forces militaires en présence à  «garantir la sécurité des populations civiles et à  s’abstenir de toute action qui menacerait la capacité des acteurs humanitaires à  fournir de l’aide ou la capacité des civils à  recevoir cette assistance». Sur le front, l’armée malienne bénéficie depuis cinq jours de l’appui des militaires français. Des troupes africaines sont également annoncées dans les prochaines heures pour sécuriser la capitale Bamako et libérer les zones encore sous l’emprise des islamistes armés présents au Mali depuis avril 2012. 30 000 nouveaux déplacés Selon les organisations humanitaires, de nouveaux déplacés et réfugiés ont été enregistrés ces dernières heures. « Les combats récents ont déjà  causé le déplacement de 30 000 personnes, qui viennent s’ajouter aux 345 000 Maliens déjà  déplacés au cours de l’année passée» a ajouté M. Vercken. Durant les dernières 24 heures, près de 500 nouvelles arrivées ont déjà  été signalées dans le camp de transit de Fassala en Mauritanie, tandis que l’on signale des milliers de personnes en route pour ce camp. Le camp principal de Mauritanie, Mbera, héberge déjà  54 000 personnes. Les réfugiés vivent au sein d’une population qui lutte elle-même pour faire face à  un contexte de pauvreté, d’insécurité alimentaire et d’accès limité aux services sociaux. Des communautés d’accueil qui sont aujourd’hui très affaiblies par la pauvreté et se remettent encore de la crise alimentaire régionale de l’année dernière, doivent désormais partager le peu d’eau et de nourriture dont elles disposent. Oxfam demande enfin que des observateurs de l’ONU soient déployés de toute urgence, et « que les autorités maliennes ainsi que la France fassent régulièrement rapport au Conseil de Sécurité sur les victimes civiles et les violations des droits de l’Homme commises par toutes les parties au conflit, ainsi que sur les mesures prises pour lutter contre ces violations ». Comme pour illustrer les inquiétudes de l’organisation, de nombreux témoins vivant à  Diabali, localité au centre du pays et théâtre de combat depuis 48heures, signalent que la population y est prise en otages par les islamistes armés. Ces derniers se serviraient des civils comme de bouclier humain pour empêcher les militaires maliens et leurs alliés français d’agir.