Panafricaine des femmes: Les maliennes parlent élections

La célébration de la journée du 31 juillet, proclamée « Journée panafricaine des femmes », constitue toujours un moment d'émotion,…

La célébration de la journée du 31 juillet, proclamée « Journée panafricaine des femmes », constitue toujours un moment d’émotion, car consacrant le courage et la lutte de femmes pour l’émancipation de toutes les femmes en Afrique. C’’est aussi un moment privilégié, pour les femmes du continent, d’échanger sur les problèmes auxquels elles sont confrontées. Cette année, le thème choisi par l’OPF est « Après 49 ans d’existence de l’OPF, quelle contribution des pays membres pour réduire la mortalité maternelle et infantile, ainsi que le Vih-sida ? ». Notre pays en raison des préoccupations nationales, à  savoir les échéances électorales de 2012 a placé la journée sous le thème : « Accès des femmes aux postes électifs : défis, enjeux et perspectives ». La cérémonie de ce dimanche était présidée par la présidente de la Fondation pour l’Enfance, l’épouse du chef de l’Etat, Mme Touré Lobbo Traoré. Le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé et plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, Mme Konaré Mariam Kalapo ont assisté à  la cérémonie. On notait aussi la présence de la secrétaire régionale de l’Organisation panafricaine des femmes (OPF), Mme Kama Sakiliba, la présidente de la Fédération des communautés africaines, Mme Camara Adja Aichatou Camara, ainsi que des autorités administratives et politiques et les notabilités du District de Bamako. La secrétaire régionale de l’OPF dira que l’ambition qui a stimulé les fondatrices de cette organisation continentale, conserve toute sa pertinence et sa force. Les motifs de sa création se justifient encore en ce début du IIIè millénaire o๠les défis politiques, socioéconomiques deviennent de plus en plus importants. En expliquant le choix du thème de l’OPF, Mme Kama Sakiliba, a dit que l’organisation compte ainsi jouer son rôle de catalyseur et de veille en attirant l’attention des pays membres, de la société civile, des partenaires et de tous les acteurs sur la nécessité d’ouvrir un vrai débat sur la question. Face à  l’ampleur du phénomène, les Africaines, lors du lancement de la Décennie 2010-2020 de la femme africaine à  Nairobi en octobre 2010 ont retenu le thème de la mortalité maternelle et infantile parmi les actions prioritaires à  mettre en œuvre. De ce fait, l’OPF dans sa quête permanente du bien-être et de l’épanouissement de l’Africaine, se voit interpeller car la santé de la mère et de l’enfant révèle simplement du droit de l’homme. La route est encore longue En Afrique, parmi les graves problèmes qui bouleversent nos sociétés, figurent en bonne place la mortalité maternelle et infantile et le sida. En effet, en 2000, les Etats membres des Nations unies ont souscrit à  la Déclaration du millénaire qui vise en son objectif 4, la réduction de 2/3, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans et en son objectif 5, la réduction de ¾ la mortalité maternelle. Malgré les différents engagements ainsi que les efforts énormes consentis par nos Etats, les chiffres sont à  deçà  des attentes. Concernant le thème choisi par les femmes du Mali, Mme Kama Sakiliba a expliqué que l’OPF souscrit pleinement à  ce choix et salue cette initiative du département en charge de la promotion de la Femme. A quelques mois des élections de 2012, il est important et même capital de mobiliser les femmes, les partis politiques et tous les acteurs autour de la question, afin de permettre l’accès massif des femmes aux postes électifs. Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a estimé que le choix du thème pour célébrer la journée de l’OPF participe de la réflexion générale engagée par les différentes composantes socio-politiques du pays. Selon les données du dernier recensement général, les femmes constituent 51,2% de la population. De ce fait, leur sous-représentation dans la vie politique et publique devrait interpeller à  la fois les décideurs, la société civile, les partis politiques et les partenaires, afin d’envisager des perspectives d’amélioration pour l’accès des femmes aux postes électifs. Notre pays, dira Mme Konaré Mariam Kalapo s’est engagé à  soutenir les femmes pour une plus grande participation aux instances de prise de décision et à  la vie publique. « Aussi, il est heureux de constater de nos jours, que le taux de représentativité des femmes dans les postes nominatifs augmente relativement d’année en année même si leurs proportions restent faibles. Cependant, dans tous les pays o๠les avancées significatives sont obtenues en termes de représentativité politique équilibrée des hommes et des femmes, les dirigeants ont dû prendre des mesures exceptionnelles pour corriger les déséquilibres. Certains pays d’Afrique et principalement de la sous-région viennent d’accorder la parité ou le quota aux femmes. Les femmes du Mali convaincues de l’engagement des décideurs fondent beaucoup d’espoirs pour la mise en œuvre du Protocole de Maputo », a dit Mme Konaré Mariam Kalapo, invitant les femmes et les hommes à  une réflexion commune pour un changement de mentalité en faveur du relèvement des indicateurs sociaux pour un développement humain durable. Le ministre a annoncé que le département qu’elle dirige va engager une consultation sur les stratégies électorales en collaboration avec l’ensemble des acteurs concernés. A cet effet, des propositions formulées par la commission vont être soumises aux décideurs à  savoir : conditionner la subvention de l’Etat aux partis politiques au nombre de femmes dans la liste électorale et surtout le positionnement des femmes en tête de liste ou en bonne position. Pour Mme Touré Lobbo Traoré, cette édition de 2011, revêt un cachet particulier, car intervenant trois mois seulement après la nomination d’une femme au poste de Premier ministre, chef du gouvernement. Ce choix illustre la ferme volonté politique du président de la République à  promouvoir la présence des femmes dans les instances de prise de décision. Selon, la Première dame, si de nos jours le nombre de femmes détentrices de mandats électoraux dans nos structures démocratiques, ne comble pas toutes les attentes, les élections de 2012 pourraient offrir une meilleure opportunité pour améliorer cette tendance. Pour accéder à  ce résultat, il importe que l’Etat favorise davantage la promotion des femmes à  travers des mesures incitatives appropriées. Aux formations politiques, il revient de prendre toutes leurs responsabilités dans l’accès d’un plus grand nombre de leurs militantes à  des postes électifs. Cependant, l’apport le plus décisif dans cette quête politique reste celui des femmes elles-mêmes. Celles-ci doivent s’engager résolument dans l’information, la sensibilisation et la mobilisation, en un mot un plaidoyer en faveur d’une meilleure représentation politique. La Journée a été aussi marquée par la remise d’un document sur la Décennie de la femme africaine au ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, et d’un texte de plaidoyer sur les droits de la femme au Premier ministre. Une motion de reconnaissance a été également remise à  la Première dame et à  son époux Amadou Toumani Touré. Le défilé des communautés africaines résidant dans notre pays, accompagné par l’Ensemble instrumental a donné un grand éclat à  la cérémonie.