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Paul Kagamé et le syndrome du 3e mandat

l'homme fort du Rwanda va-t-il briguer un troisième mandat ? La question intéresse depuis qu'un diplomate américain a clairement énoncé…

l’homme fort du Rwanda va-t-il briguer un troisième mandat ? La question intéresse depuis qu’un diplomate américain a clairement énoncé la position de Washington : «Nous sommes engagés pour soutenir une transition pacifique et démocratique en 2017 vers l’élection d’un nouveau dirigeant par le peuple rwandais ». Une attitude traditionnelle que les à‰tats-Unis gardent sur la limite constitutionnelle à  deux mandats. La question est d’autant plus cruciale qu’elle fait écho aux violences récentes engendrées au Burundi voisin, avec un Pierre Nkurunziza déterminé à  se maintenir au pouvoir, en modifiant la Constitution et à  contre-courant de l’esprit des Accords d’Arusha. Pour Paul Kagamé, élu président de la République par le Parlement, le 17 avril 2000, puis réélu en 2003 et 2010 au suffrage universel, la posture face à  la communauté internationale est différente. Réputé intransigeant, inflexible, Kagamé, considéré comme celui qui a mis fin au génocide et l’artisan des avancées spectaculaires réalisées par le Rwanda, modèle économique avéré, ne se laissera pas dicter une conduite. Même si l’arrestation à  Londres d’Emmanuel Karenzi Karake, son chef des renseignements, pourrait laisser croire à  une manœuvre occidentale pour le dissuader d’envisager une réforme éventuelle de la Constitution, avec le Front patriotique rwandais, parti au pouvoir depuis 1994. « 2017 est l’affaire du peuple », estime cependant Kagamé, que 3,7 millions de Rwandais acclament. « Kagamé est vraiment parvenu à  faire émerger et à  développer son pays. Les gens l’admirent pour cela. Ce devrait être son héritage, et J’espère qu’il prendra la bonne décision. », confiait à  la revue Foreign Affairs le milliardaire philanthrope Mo Ibrahim. Aujourd’hui, Paul Kagamé est venu s’ajouter à  la liste des présidents qui veulent se maintenir au pouvoir. Il est prévu, d’ici le 4 août 2015, une discussion entre les deux chambres du Parlement sur un éventuel amendement de la Constitution et de l’article 101. Mame Diarra DIOP