Payement des salaires en Côte d’Ivoire : ATT sort du silence

Qui a bien pu aider Gbagbo à  payer les salaires des fonctionnaires en Côte d'Ivoire? C'est la question que tout…

Qui a bien pu aider Gbagbo à  payer les salaires des fonctionnaires en Côte d’Ivoire? C’est la question que tout le monde se pose et qui est venue d’une polémique qui a fait choux gras le week end dernier. « Les fonctionnaires ivoiriens ont été payés grâce à  un transfert de la Bceao-Mali à  deux banques ivoiriennes » : voilà  l’information donnée vendredi dernier par un quotidien abidjanais. Obligée d’apporter des éclaircissements, Bceao-Mali a publié, le 25 décembre dernier, un communiqué démentant systématiquement cette information. La banque affirme n’avoir aucun ordre de sa direction, basée à  Dakar, pour transférer de l’argent aux banques citées par ledit journal. Le nom du président ATT a également été cité dans cette affaire sur les médias internationaux. Il est vrai qu’ATT a reçu dans les salons de Koulouba, un émissaire de Laurent Gbagbo, en fin de semaine dernière. Cependant, rien d’officiel n’ayant été dit sur cette rencontre, nul ne peut affirmer que le président malien ait donné un coup de pouce au président Gbagbo. « Je ne sais pas d’o๠vient ce mensonge contre moi. Le fait que j’occupe la présidence de l’Uemoa, ne me donne pas la mainmise sur les ressources de cette institution », a dit ATT. Mais il a beau démentir l’information, l’opinion publique continue de nourrir la conviction qu’il y est pour quelque chose. Partie de nulle part, la rumeur a fini de faire le tour des cercles politiques et de la population qui se demande pourquoi ATT irait payer les salaires des ivoiriens. C’est vrai que depuis, ATT s’est muré dans un silence complet. En dehors même d’ATT, le silence de la classe politique malienne sur la crise ivoirienne a jusqu’ici été assourdissant. A l’exception du Parena, parti de la famille socialiste qui, dans son communiqué du 23 décembre, a félicité le vainqueur, Alassane Ouattara. Manifestement, ATT voudrais bien rester sobre dans cette affaire de Côte d’Ivoire. Il le faut certes. D’autant plus que le président malien doit bien savoir que la crise ivoirienne est en ce moment le sujet le plus débattu dans son pays et que ses dires et ses faits seront retenus dans les annales de l’histoire tant par les différentes parties ivoiriennes que par ses compatriotes. En tout cas, les partisans d’Ado le donnent pour être un pro Gbagbo. Ce dernier a effectivement beaucoup d’amis au Mali. Le plus célèbre d’entre eux, c’est Ibrahim Boubacar Kéita, président du RPM, qui n’a jamais fait mystère de ses relations avec le président sortant de Côte d’Ivoire. Ils sont d’anciens amis d’université et ont milité ensemble en France pendant leurs études. Attendu au sommet d’Abuja du vendredi 24 décembre, ATT s’est fait représenter par son Ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane. En toute objectivité, ATT ne saurait cautionner d’action militaire en Côte d’Ivoire qui est la seconde patrie de plus de 500 000 Maliens. En d’autres termes, en cas d’intervention militaire soutenue par le Mali, il aurait un gros problème en ce qui concerne la sécurité des maliens de Côte-d’Ivoire. ATT est, en tout cas, très certainement du côté de la paix. Car, le moins que l’on puisse dire C’’est qu’une intervention militaire serait très préjudiciable à  la quiétude du régime d’ATT. Autant économiquement que socialement, Mali est lié à  la Côte d’Ivoire.