Pénurie d’eau potable à Bamako : il faut veiller pour boire !

L'eau se fait rare à  Bamako Au 21ème siècle, boire de l'eau de qualité dans certains quartiers de Bamako est…

L’eau se fait rare à  Bamako Au 21ème siècle, boire de l’eau de qualité dans certains quartiers de Bamako est devenu un luxe en cette période de chaleur. Il s’agit des zones de Doumanzana, Sabalibougou, Dialakorodji, Niamakoro Boulkassoubougou Kouloubleni, Sangarébougou, entre autres. Dans ces quartiers, on ne dort plus. l’heure est alarmante « entre 1 heure et 2 heures du matin »: des femmes en majorité des aide-ménagères, le pagne solidement noué et retroussé aux genoux, d’autres portant des bébés à  califourchon ou aidées par des bambins va-nu-pieds, s’attroupent autour des fontaines pour prendre de l’eau. Dans les familles voisines on n’entend que des bruits d’ustensiles à  l’arrivée de ces « chercheuses » d’eau. Là  commence autour des fontaines publiques, dans ces quartiers, un véritable concert de récipients déjà  entassées. Et ce « depuis la prière de l’aube », explique Assanatou Cissé, une vaillante mère de famille qui monte la garde autour de l’unique borne-fontaine du coin à  Sabalibougou. Depuis six ans qu’elle vit dans ce quartier, elle témoigne : « La journée, il n’y a pas d’eau, surtout en cette période de chaleur (mars avril mai) et même quand l’eau coule, il y a des coupures intempestives (…) », peste-t-elle. Dans ces quartiers, ils sont environ 80.000 personnes qui n’ont pas accès à  l’eau courante des heures durant la journée. l’eau coûte cher en période de chaleur Autour du propriétaire de la fontaine, la ronde s’organise. « Je suis arrivée avant toi, C’’est ma place !…. ». « Il faut que chacun respecte sa place ! », avertit le maà®tre des lieux. La trentaine, cet homme est le gérant, de la « fontaine » publique à  Doumanzana côté est. « Depuis quelques semaines, dit-il, je ne travaille plus dans la journée, puisqu’il n’y a pas d’eau. Je suis obligé de me rabattre sur autre chose, en attendant de venir guetter la première goutte d’eau tard dans la nuit. C’’est difficile de veiller toute la nuit avec un débit si faible… l’eau coule au compte-goutte ! », se plaint-il. Pourtant, cet homme « se remplit bien les poches ! », rétorque Ama Guirou, puisque « Nous payons le seau d’eau (environ 20 litres d’eau) à  30 F ; plus cher qu’il ne l’était il y a quelques jours. Il était à  20 f. Et depuis que cette pénurie a débuté, les tarifs d’eau ne font que grimper ». « Les revendeurs d’eau ambulants nous cèdent à  50 et parfois 75 F ! », se plaint Mme Sidibé Oumou Diallo. Factures, factures ! Les clients des bornes-fontaines ne sont pas les seuls à  se plaindre. l’augmentation du prix des factures d’eau est tout aussi préoccupant. Selon Issak Dembélé, un fonctionnaire à  la retraite,  » Ce mois-ci, on a nous remis une facture d’eau qui a flambé jusqu’à  27.000 F, et pourtant nous ne consommons pas beaucoup d’eau puisque les pompes sont sèches toute la journée ». En attendant, les populations touchées par cette crise d’eau, ne peuvent même pas satisfaire à  une hygiène élémentaire et aux besoins des ménages. à€ signaler que la journée mondiale de l’eau a été célébrée dans le monde, une occasion pour les acteurs intervenant dans le domaine de définir une stratégie pour faire accéder toute la population à  l’eau en quantité et en qualité.