Société




People, l’info made in Facebook

Le boom de l’utilisation des réseaux sociaux est une réalité au Mali, comme ailleurs dans le monde. Sur Facebook, sur…

Le boom de l’utilisation des réseaux sociaux est une réalité au Mali, comme ailleurs dans le monde. Sur Facebook, sur Twitter ou encore Viber, on se tient également désormais informé des actualités mais aussi, et surtout, des potins.

L’actualité people est donc désormais indéniablement made in Facebook. Les réseaux sociaux sont devenus un moyen d’information très présent dans notre quotidien. Au menu : une histoire banale de couple, les péripéties d’un artiste, d’un politicien, d’une personnalité publique, le tout suivi et commenté d’appréciations et de moult détails croustillants, les « affaires privées » font la joie des internautes. Créées le plus souvent par des administrateurs anonymes, elles se nomment notamment « Mali Jolies Dew », « Mali Nieta », « Kabako 24 », « Gossip Mali » ou encore « LCHM », « Madame Mali », et attirent jusqu’à plusieurs centaines de milliers de nos compatriotes, d’ici ou de la diaspora, en quête de nouvelles fraiches et sensationnelles.

Pour et contre Selon Bouba Fané, personnalité très suivie sur les réseaux sociaux au Mali, notamment sur Facebook, « l’État malien doit prendre ses responsabilités face à ce fléau et prendre contact avec le réseau Facebook afin de pouvoir canaliser tout ce qui s’y passe aujourd’hui ». « Au Mali, beaucoup de gens ont vu leur image salie à cause de ces pages sans que rien ne puisse être fait », déplore-t-il. La question de la crédibilité même des informations publiées pose un vrai problème. « Les gens prennent pour argent comptant ce qui se dit sur ces réseaux et colportent ainsi de page en page ces informations », ajoute Boubacar Diarra, internaute. B. Konaté pense, quant à lui, que ces pages permettent à beaucoup de gens de changer positivement : « s’attaquer à l’homosexualité et la dépigmentation, par exemple, comme le font ces pages, est une bonne chose, car elles sont contraires à la culture malienne ». « Je suis pour la liberté d’expression, mais encadrée. C’est à dire sans dessein de nuire et limitée en respectant la vie privée des autres », soutient Bilaly Dicko, coach en développement personnel. Abdel K. Dicko trouve pour sa part immoral la diffusion à travers ces pages, de photos et de vidéos compromettantes pour des personnalités connues. Selon lui, il faudrait que « nous soyons plus responsables tous ensemble et individuellement dans la gestion de ces nouveaux médias, qui peuvent tout aussi bien accompagner nos causes qu’être la cause de notre perte ».