Performances économiques dans l’UEMOA : le Mali et le Togo à la traine

Tous les pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), à  l'exception du Mali et du Togo, ont connu, au…

Tous les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), à  l’exception du Mali et du Togo, ont connu, au cours du deuxième trimestre 2010, une amélioration de la conjoncture économique. C’’est du moins ce que révèle la note de conjoncture trimestrielle de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) dans sa note trimestrielle de conjoncture dans l’Uemoa. Cette note est relative aux grandes tendances économiques et monétaires dans les Etats membres de l’Union (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Il ressort que la conjoncture économique dans les Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) s’est améliorée au deuxième semestre de l’année 2010 par rapport à  la même période de l’année 2009. Cependant, le niveau général des prix à  la consommation révèle une hausse en variation annuelle. La Bceao contribue en offrant de la liquidité aux établissements de crédit. Faut-il souligner que cette amélioration intervient dans un environnement économique mondial marqué par un démarrage vigoureux des pays émergents, une bonne orientation de l’activité économique aux Etats-Unis et une évolution de l’activité contrastée selon les pays de la zone euro. « Cette évolution favorable de la conjoncture est essentiellement soutenue par le secteur des services marchands. Au cours de la période sous revue, une évolution favorable de la conjoncture est observée dans tous les pays, à  l’exception du Mali o๠la situation économique s’est dégradée et du Togo o๠la conjoncture serait défavorable », explique la note semestrielle. Cependant, le niveau général des prix à  la consommation dans l’Uemoa montre une hausse, en variation annuelle, dans le prolongement de la tendance observée au premier trimestre 2010, constate-t-on. Ainsi, le taux d’inflation dans l’Uemoa s’est établi, en glissement annuel, à  1,7 % en juin 2010 contre 0,5 % en mars de la même année. Dans le domaine monétaire, la Bceao a, dans sa politique, continué à  soutenir les établissements de crédit en leur offrant de la liquidité dans le cadre de ses adjudications régionales. Macro-économie bancaire En outre, la Banque centrale a procédé à  des opérations hebdomadaires et mensuelles d’injection de liquidité sur le marché monétaire ouest-africain. Il s’y ajoute que les taux d’intérêt débiteurs ont connu une baisse en juin dernier. Ainsi, les taux d’intérêt débiteurs hors prêts au personnel des banques s’est fixé à  8,10 % en juin contre 8,70 % trois mois plus tôt. « Ce mouvement baissier des taux débiteurs n’est pas uniquement saisonnier, puisque le niveau général des taux se trouve, en juin 2010, à  plus de 60 points de base en dessous du niveau enregistré à  la même période de l’année passée. La diminution des taux d’intérêt est imputable essentiellement à  l’assouplissement des conditions débitrices des banques au Burkina, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal », lit-on dans la note de conjoncture. On note aussi une hausse des nouveaux crédits bancaires (hors prêts à  l’Etat et personnel des banques) de 4,5 % en juin. Les nouveaux dépôts, poursuit-on, ont connu une hausse de 23,1 % au cours de ce mois, comparé à  la même période en 2009. En faisant une comparaison, les données disponibles à  fin mars 2010 à  celles de fin décembre 2009, on remarque que la situation monétaire de l’Uemoa est caractérisée par une hausse de la masse monétaire, « induite par la dégradation de la position nette des gouvernements ». Selon la note de conjoncture, les avoirs extérieurs nets ont enregistré un recul. « En perspective, la tendance haussière de l’inflation devrait se poursuivre au troisième trimestre 2010. Le taux d’inflation en glissement annuel se situerait à  1,3% à  fin juillet, 1,5% à  fin août 2010, ainsi qu’en fin septembre 2010 ». Ces performances et prévisions interviennent dans un contexte de reprise de l’activité économique mondiale qui s’est poursuivie au deuxième trimestre 2010, mais qui devrait rester « atone, fragile et, surtout, inégale ». Dans les pays environnants comme le Nigeria et le Ghana, on constate la même tendance baissière. Si les projections du Fonds monétaire international (Fmi) laissent espérer une remontée du taux d’inflation en moyenne dans les pays avancés à  1,5 % en 2010 contre 0,1 % en 2009, elles tablent, en revanche, pour les pays d’Afrique subsaharienne, sur des projections en moyenne à  8,0 % en 2010 contre 10,6 % en 2009. Et pourtant…le Mali dispose d’instruments La Stratégie de croissance accélérée (SCA) au mali place la barre très haut en fixant l’objectif de croissance à  8% cette année.Le développement économique d’un pays se mesure à  l’aune de ses ambitions pour le futur. C’est fort de cette leçon, que notre pays a placé la barre très haut de ses perspectives de croissance annuelle dans le document cadre de sa Stratégie de croissance accélérée (SCA), qui est une déclinaison pratique du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP), qui s’étend sur quatre ans (2007-2011). Le CSCRP se distingue de son aà®né le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) par ses axes d’intervention pour réduire de façon considérable, les limites de la pauvreté et accélérer les progrès vers la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Un taux légèrement supérieur à  celui du CSCRP, qui a fixé le seuil annuel à  7% l’an pour la période 2008-2012, tout en assurant le maintien de la stabilité macro-économique et la poursuite des réformes structurelles. Mais cette perspective a été légèrement contrariée par celle fixée par les experts du Fonds monétaire international (FMI) qui ont ajusté la croissance attendue à  4,3% pour cette année 2009. Toutefois le plan annuel se déclinant de la SCA (plan d’opérationnalisation 2009) ne faiblit pas. Ainsi, soutenue par la croissance du secteur agricole, le plan opérationnel ambitionne de réaliser un taux de croissance de 14,5% dans le secteur primaire o๠il est attendu une participation à  hauteur de 37,5% au Produit intérieur brut (PIB) avec une contribution de 5,2% à  la croissance. La relance du secteur coton et l’amélioration de la production vivrière demeurent le facteur déterminant de la croissance au Mali.