Personnes de petite taille au Mali : combattre la discrimination

Après un an d'existence, l'AMPPT place son 1er anniversaire sous le signe de la santé. Elle a vu le jour…

Après un an d’existence, l’AMPPT place son 1er anniversaire sous le signe de la santé. Elle a vu le jour le 10 octobre 2010, coà¯ncidant avec le mois de la solidarité célébré chaque année. Une centaine de membres la composent. Le choix du thème « personnes de petites tailles, surveillance médicale et traitement », n’est pas fortuit Marginalisation Le thème traduit fortement les difficultés rencontrées par ces personnes très souvent marginalisées par les autres. Ils sont toujours pointés du doigt lorsqu’ils circulent dans les rues. Ils n’ont pas toujours accès à  des soins de santé appropriés. Lorsqu’ils se retrouvent dans des hôpitaux, ils sont très souvent pris à  partie par les autres patients d’une part, et les parfois, les agents de santé d’une autre part. Ils sont victimes de malformations survenues au cours de la grossesse. C’’est ce qui expliquerait, selon la présidente le l’association, leurs petites tailles. La présidente et initiatrice de l’association, Kadiatou Barry, explique que leur association est apolitique et à  but non lucrative. « Elle a été mise en place, pour le développement et l’épanouissement des personnes de petites tailles. Afin aussi, de tirer sur la sonnette d’alarme face à  la situation de marginalisation à  laquelle nous sommes confrontés au quotidien. » Leur handicap ne doit en aucun cas, constituer un frein, un barrage entre eux et les autres. Ils ont la capacité de réfléchir, de travailler, de mouvement tout comme les personnes dites normales. Une honte de la famille Kadiatou explique qu’ils sont parfois victimes de leurs propres familles pour qui, ils constituent une honte. [b « Certains parmi nous, sont cachés à  la maison par leurs parents. Ils sont séquestrés et battus. Ils n’ont pas le droit de sortir, d’avoir des amis, de connaitre le monde extérieur. Pourtant, nous constituons le socle d’un développement certain à  notre manière. Nous n’avons pas demandé à  naitre ainsi, C’’est dieu qui l’a voulu et les autres doivent nous accepter tels que nous sommes. » Réinsertion socio-professionnelle Elle appelle ses pairs à  se forger un avenir plein d’opportunités à  saisir. C’’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquels, l’association a initié cette année, une formation en coupe et couture pour les aider à  émerger dans des secteurs qui leur seront bénéfiques. Le Témoignage de Djigui Keita Djigui Keita est le vice président de l’association. Il se dit confronté quotidiennement à  des moqueries, à  des plaisanteries de mauvais goûts. Il explique que l’idée de l’association est venue, suite à  leurs difficultés d’intégration dans les secteurs d’activités tels que la fonction publique, le secteur privé, l’enseignement, les ministères, les transports et autres Il a suivit un cycle professionnel de 4 ans après l’obtention de son diplôme d’étude fondamentale (DEF). Mr Keita travaille au conseil de cercle de Kati et affirme ne pas rencontrer de difficultés majeures. Néanmoins il déclare « J’ai beaucoup galéré avant de décrocher ce boulot. Je dois avouer que C’’est en partie, grâce à  la création de notre association, que J’ai pu décrocher ce boulot. » Cependant, la plus grande difficulté à  laquelle ils se trouvent confrontés, C’’est le moyen de déplacement. Ils ne peuvent utiliser les mêmes moyens de locomotion que les autres. A cause de leurs petites tailles, ils sont parfois obligés de se faire transporter dans les bras des autres. « C’’est dur C’’est vrai, mais nous faisons tout pour ne pas tremper dans le désespoir. » Alors, l’association constitue une issue de sortie pour ces personnes. Puisque, grâce à  elle, un nombre important des membres est à  l’abri des besoins, aussi bien financiers que matériels. Ils bénéficient des mêmes traitements que leurs collègues « normaux ». Le ministère de la santé du pays, s’engage à  prendre en charge, tous leurs soins médicaux. Ils bénéficient donc, d’une assurance santé à  vie. En espérant qu’elle ne soit pas qu’une formalité, qu’un discours parmi tant d’autres.