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Le peuple turc de nouveau sur Taksim

Dix jours après être descendus dans les rues pour faire barrage à la tentative de coup d’état du 15 juillet,…

Dix jours après être descendus dans les rues pour faire barrage à la tentative de coup d’état du 15 juillet, les Turcs manifestent cette fois-ci contre le « diktat » du président Erdogan et « pour la démocratie et la laïcité ».

C’est la symbolique Place Taksim qui a servi de décor à une nouvelle démonstration de force du peuple turc. On se souvient qu’en 2013, des milliers de manifestants y avaient siégés des jours durant pour réclamer le départ du président actuel, Recep Tayiip Erdogan. Après avoir envahi les rues d’Istanbul et Ankara dans la nuit du 15 au 16 juillet, pour protester contre un putsch mené par des militaires, contribuant ainsi « à sauver » le régime du même Erdogan, des centaines de milliers de Turcs ont de nouveau manifesté, après une semaine d’arrestation tous azimuts et de purge dans les rangs de l’armée. Et pour la première fois, on pouvait voir ensemble sur la place mythique d’Istanbul, une partie de l’opposition et les partisans du pouvoir. L’appel au rassemblement d’Istanbul a en effet été lancé par la principale formation de l’opposition turque, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate). Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan s’est associé à cet appel.
Les manifestants ont rendu hommage aux victimes de la tentative de putsch mais interpellent aussi le président pour les mesures prises depuis. Les organisations de droits de l’homme commencent à montrer du doigt le régime turc qui a d’ailleurs suspendu la Convention des Droits de l’Homme, pour « faire face à l’état d’urgence » dans lequel le pays se trouve depuis 10 jours. Amnesty International a ainsi publié un communiqué affirmant avoir réuni des « preuves crédibles » de cas de tortures de détenus dans des centres de détention de Turquie après le putsch raté.
A la suite du putsch raté, les autorités ont suspendu, interpellé ou placé sous enquête judiciaire plus de 60 000 militaires, policiers, magistrats, enseignants, fonctionnaires ou journalistes.