Pilule masculine : la contraception du futur ?

Le moyen de contraception le plus utilisé chez les hommes est le préservatif. Il s'agit d'éviter la rencontre entre les…

Le moyen de contraception le plus utilisé chez les hommes est le préservatif. Il s’agit d’éviter la rencontre entre les spermatozoà¯des et l’ovocyte, les deux hormones de l’homme et de la femme qui produisent le foetus. Et pourtant des contraceptifs hormonaux pour hommes existent. Il y a aussi une méthode plus radicale, il s’agit de la vasectomie : une intervention chirurgicale. Elle consiste à  couper les conduits qui permettent aux spermatozoà¯des d’être éjaculés. Elle est irréversible. Certaines femmes ne peuvent utiliser aucun moyen de contraception : elles rejettent le stérilet ou l’implant. Elles ne supportent pas les contraceptifs hormonaux oraux ou autres, ou souffrent de nombreux effets secondaires. Dans ce cas, la contraception masculine est une alternative intéressante pour le couple. La contraception même chez la femme est un sujet encore tabou au Mali. Certains y voient une forme d’«élimination » des futurs bébés. Plusieurs personnes associent d’emblée la contraception à  la femme. Une pilule contraceptive pour hommes Depuis quelques années, une pilule pour homme est à  l’étude. C’est peut-être la contraception du futur ! Développée par des chercheurs écossais, une pilule contraceptive a été testée sur 60 hommes à  Edinbourg (Ecosse) et à  Shanghai (Chine) en 2000. Elle s’est révélée efficace à  100 %. Les chercheurs l’ont mise sur le marché cinq ans plus tard. Cette méthode est pourtant peu connue et souvent mal vu dans la société malienne. Le Dr Abdoul Karim Coulibaly est médecin gynécologue : «Â la contraception est importante pour espacer les naissances. Souvent J’ai recours à  des contraceptifs comme le spermicide (ndlr . Au Mali je n’ai jamais vu personne avoir recours ni à  la vasectomie, encore moins aux contraceptifs hormonaux. Cela concerne les femmes le plus souvent. » Quant à  Nouhoum Traoré, informaticien, est plutôt réceptif : «Â Je ne suis pas au courant de l’existence de contraceptifs hormonaux pour les hommes. Mon seul problème, C’’est de savoir si ces médicaments là  ont prouvé leur efficacité. Dans ce cas, je pourrai l’utiliser sinon je n’y toucherai pas. ». Mountaga Diallo est agent commercial, pour lui, il est hors de question d’utiliser ces produits : «Â je ne vais jamais employer d’autres contraceptifs masculins à  part le préservatif. Une pilule pour hommes, cela ne me rassure pas. » Et pourtant en Afrique, certains Etats s’efforcent d’aider leurs concitoyens à  contrôler leur fertilité. Ainsi, pour faire face à  un boom de la démographie, le gouvernement du Rwanda envisage de lancer sur trois ans une campagne de stérilisation masculine. Il table sur 700 000 volontaires prêts à  se faire vasectomiser. Pour le ministre de la Santé du Rwanda, la vasectomie est moins risquée en termes de complications postopératoires et coûte moins cher que la stérilisation féminine. Le Rwanda est le seul pays d’Afrique à  prôner la vasectomie comme moyen de contraception. En France, cette méthode est acceptée comme telle depuis 2001.