Planification familiale et contraception : Les Maliens en parlent

Fatoumata Keita, élève à  Kati Farada : « J'utilise la contraception pour ne pas tomber enceinte. Je ne suis pas…

Fatoumata Keita, élève à  Kati Farada : « J’utilise la contraception pour ne pas tomber enceinte. Je ne suis pas encore mariée, mais J’ai un petit ami. Lorsque J’ai entendu parler de la planification familiale pour la première fois à  la radio, J’en ai parlé à  mes parents qui m’ont encouragé à  prendre la méthode qui me convient. J’ai choisi l’injectable parce que, C’’est plus discret à  mon avis. Et nous n’utilisons pas toujours le condom. Mon ami l’ignore et je pense que C’’est mieux ainsi. Mon souci majeur est de pouvoir terminer mes études sans aucune contrainte. » Mariam Coulibaly, 28 ans, pratique la Planification familiale depuis deux ans, en accord avec son mari : « Je suis marié depuis 1999 et J’ai 3 gosses. J’ai commencé la planification depuis ma première grossesse. Au départ, je prenais la pilule. Mais vu les cas d’oubli, J’ai finalement opté pour l’implant. Je suis victime de cerclage. Raison pour laquelle, J’ai peur de tomber enceinte en risquant ma vie et celle de mon bébé. Je ne voulais même plus avoir d’enfants. Mais mon mari m’a conseillé d’utiliser la méthode d’implant. Etant donné que cela dure cinq ans. D’ici là , je serai reposé et plus apte à  porter une grossesse selon lui. » Assétou Haidara, 45 ans et mère de huit enfants, veut limiter définitivement ses grossesses : « J’utilise la planification depuis plus d’une vingtaine d’années. Je suis d’abord passée par la pilule, ensuite l’injection et maintenant, l’implant. Il existe un espace de cinq entre mes 6 premiers gamins et 2 ans entre les deux derniers. Je pense en avoir assez fait. Il est grand d’arrêter et prendre le temps de me reposer. Le planning familial est la meilleure des choses dont nous pouvions rêver. Il met à  l’abri, la santé de la mère et de l’enfant. Mes deux premières filles avant de se marier, ont commencé le planning sous mes conseils et continuent à  le faire. Ma benjamine qui a 15 ans, viendra à  la fin de la semaine pour choisir la méthode qu’elle préfère. Ce n’est pas du tout emmener ses enfants à  la débauche, lorsqu’on utilise ces pratiques comme beaucoup ont tendance à  le penser. Il suffit juste de les mettre en confiance et les informer de toutes les choses de la vie. Discuter avec elles et essayer de comprendre leurs problèmes. On ne peut pas éternellement surveiller une fille. Ce n’est pas possible. Tous les parents, en particulier les mères, doivent être les meilleures amies de leurs filles. C’’est important. Je remercie les initiateurs de cette campagne de sensibilisation. » Les Hommes parlent de la contraception Bakary Doumbia, commerçant au marché de Ségou : « Très sincèrement, la planification familiale ne me disait pas grand-chose au départ. Je croyais que C’’était une politique des blancs pour nous empêcher d’avoir des enfants. J’ai deux femmes et elles utilisent toutes les deux, des méthodes de contraception à  leur convenance. Elles ont chacune, 8 et 12 enfants. Ma première femme a beaucoup souffert durant ses 7 premières grossesses. Elle ne cessait de faire des fausses couches. Nous avons attribué cela aux sorciers. Mais C’’est lorsqu’un jour, le médecin chef de l’hôpital Nianakoro Fomba de Ségou m’a dit que ma femme a ces problèmes, à  cause du rapprochement de ses grossesses. Il m’a alors suggéré d’utiliser des produits contraceptifs. C’’est une pratique que J’approuve à  100%. Elle évite les déceptions incessantes liées aux pertes en vie humaines. » Seydou, chauffeur de sotrama : « La méthode la mieux adaptée pour nous les jeunes, surtout les routiers, C’’est le préservatif. Il vous évite non seulement les grossesses non désirées, mais il vous préserve également des MST et IST qui courent partout de nos jours. Si je me marie un jour, je ne conseillerai aucune méthode contraceptive à  ma femme. Je suis issu d’une famille nombreuse, je ne vois pas de raison de me limiter à  quelques gosses. En plus, je n’ai aucune confiance en ces produits qui sont tous chimiques. Qui sait ce qui se trouve dedans ? Les blancs sont trop faux. Même le préservatif est à  risque. Mais, étant donné que je n’ai pas le choix, je m’y conforme. » Rendre la contraception régulière Les majorité des utilisatrices de contraception sont les jeunes filles célibataires. Elles ont toutes peur des grossesses non désirées. Et se cachent très souvent pour utiliser les produits contraceptifs. La méthode la plus prisée est l’injectable. Elles estiment que C’’est plus discret et sûr. Par ailleurs, les femmes mariées sont souvent contraintes de se cacher de leurs maris pour utiliser la contraception. Les hommes étant très souvent réticents. Certaines par contre, ont de la chance d’avoir des maris compréhensifs et ouverts à  ces pratiques. La méthode la plus courante chez la gente masculine, C’’est le condom ou préservatif.