Pluie de condamnations sur la junte

On avait l'impression que toutes les composantes de la société malienne adhéraient à  l'action des mutins de Kati, ayant renversé…

On avait l’impression que toutes les composantes de la société malienne adhéraient à  l’action des mutins de Kati, ayant renversé le 22 mars dernier, le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT). Mais quatre jours après le push orchestré, la situation demeure confuse à  Bamako. Les prises de position se renforcent contre les tombeurs d’ATT. Si pour certains, le coup d’état est injustifié et inopportun, pour d’autres, fallait-il enlever ATT qui n’avait plus que quelques semaines pour rendre le tablier à  un mois des élections ? Même si certaines associations ou regroupements politiques saluent l’initiative du push, ils sont de plus en plus nombreux à  hausser le ton pour condamner le coup de force qui ne constitue qu’un recul pour la démocratie malienne. Déclarations de condamnation Considérant que le Parlement est l’émanation du Peuple et dépositaire des pouvoirs du Peuple ; qu’en tant que représentation nationale, le Parlement ne peut être remis en cause par un coup d’état ; que le coup d’état perpétré le 22 Mars 2012 par un groupe de militaires ; que l’intégrité du territoire national est dangereusement menacée; l’Assemblée nationale du Mali a, sans réserve, condamné le coup d’état militaire. Le FUDR pour le retour de l’ordre constitutionnel Sur le plan des partis non favorables au coup d’Etat, une coalition politique, dont l’Adema de Dioncounda et l’URD de Soumaà¯la Cissé, a créé l’Alliance des 38 partis politiques la restauration de la démocratie et de la République. Cette coalition a lancé un appel à  la société civile pour la constitution d’un large front républicain pour la sauvegarde de la démocratie et de la république. «Â Nous condamnons le coup de force et exigeons le retour à  une vie constitutionnelle normale. Pour ces partis, plus que jamais, les priorités demeurent le rétablissement de la paix et de la sécurité au Nord Mali et l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques. C’’était tout l’objet du grand rassemblement qui a eu lieu à  la Bourse du travail ce matin. Dans une déclaration rendue publique ce 24 mars 2012, le Réseau d’appui au processus électoral au Mali (APEM) demande au Comité National de Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE), le retour à  l’ordre constitutionnel dans les plus brefs délais. Et, recommande-t-il, «Â la préservation de la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national, la tenue des élections générales 2012 dans les plus brefs délais, l’élaboration urgente d’une Feuille de route par le CNRDRE. l’ordre des avocats condamne Pour sa part, le Barreau du Mali dit constater avec consternation le coup d’Etat perpétré le 22 Mars 2012 par des Militaires. Le Barreau estime que la prise du pouvoir politique par les armes est contraire aux règles démocratiques et républicaines. «Â Nous condamnons le coup d’Etat militaire, et demandons le rétablissement de l’ordre constitutionnel ». Par ailleurs, les avocats maliens demande la levée immédiate des mesures de suspension de la Constitution et du couvre-feu et «Â exige la libération immédiate des personnes arrêtées de manière arbitraire ». La communauté international hausse le ton Sur la scène internationale, les réactions commencent à  tomber. L’Union Africaine a suspendu le Mali jusqu’au retour de l’ordre, et une mission conjointe de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est rendue ce week-end à  Bamako pour appeler les militaires putschistes à  rendre le pouvoir. De leur côté, les Européens ont réclamé le «retour d’un gouvernement civil et la tenue d’élections démocratiques», qui étaient prévues le mois prochain et ont réitéré vendredi dernier à  Bruxelles leur appel à  «un cessez-le-feu immédiat dans le nord du Mali». Bruxelles a aussi a décidé de suspendre temporairement les opérations de développement, sauf l’aide humanitaire. Tout comme le Conseil de Sécurité des Nations Unies qui vient de condamner le coup de force au Mali. « Le Conseil condamne fermement le fait que certains éléments des forces armées maliennes aient pris par la force le pouvoir détenu par le gouvernement malien démocratiquement élu », indique la déclaration. « Il condamne les actes auxquels se sont livrés les soldats mutinés (…) et exige d’eux qu’ils mettent fin à  la violence et regagnent leurs casernes ». Il demande le « rétablissement de l’ordre constitutionnel et la tenue des élections comme prévu initialement ».