Police nationale : la hache de guerre loin d’être enterrée

l'affaire des nominations exceptionnelles de certains policiers ayant soutenu le coup d'Etat qui a défrayé la chronique la semaine dernière…

l’affaire des nominations exceptionnelles de certains policiers ayant soutenu le coup d’Etat qui a défrayé la chronique la semaine dernière est loin de connaà®tre son épilogue. Les intimidations, les agressions et les chantages secouent désormais le milieu des hommes en tenue bleu. Le décret annulé, les plaies toujours vives l’atmosphère de la camaraderie a volé en éclats depuis la promotion le 22 septembre de membres d’une branche syndicale acquise à  l’ex-junte du CNRDRE. En réaction le Syndicat national des commissaires de police (SYNACOMPOL) avait tapé du poing sur la table en demandant l’annulation pure et simple de ces nominations jugées « claniques ». Si les autorités ont finalement annulé le décret de la discorde le 1 octobre dernier, les bénéficiaires désavoués ont juré de se venger de leurs camarades. Agression et tentative d’enlèvement Et ils semblent avoir passé à  l’acte. Dans la soirée de vendredi, vers 23h00, un jeune policier du groupement mobile de la sécurité(GMS) a été agressé non loin de la chambre de commerce et d’industrie du Mali. Ses agresseurs étaient tous cagoulés, ce qui ne donnait aucune chance à  un bon policier de les identifier. La victime présumée, Jean-Antoine Keita, qui fait partie des opposants aux nominations, a été emmenée à  l’hôpital Gabriel Touré pour des soins intensifs. Un autre fonctionnaire de police membres du syndicat des commissaires aurait été la cible d’une tentative d’enlèvement. « La rumeur a circulé pendant plusieurs heures sans que les autorités n’y apportent de démenti », rapporte RFI. L’ex-junte, impliquée, joue les médiateurs L’ex-junte, qui porte selon le syndicat des commissaires une lourde responsabilité dans ces « nominations exceptionnelles », a appelé les policiers à  la réconciliation à  travers le partage d’un «repas de corps ». Pour donner de l’éclat à  cette tentative de réconciliation, le numéro 2 de l’ex-junte, Amadou Konaré, était présent à  l’événement. Malgré ces tentatives de réconciliation les policiers continuent à  se regarder en chiens de faà¯ence. De sources policières, les injures graves pleuvent toujours entre factions rivales. «La discipline qui fait la force de notre corps a été foulée au pied », peste un jeune commissaire. Au regard de ces querelles intestines dans la police, on peut dire que la chasse aux sorcières dans la police laisse apparaitre une vraie division.