Police nationale : Pourquoi Niamé Keita a accablé le ministre Sadio Gassama

«Â Je ne suis pas un Officier félon, encore moins un traitre. Je suis issu d'une grande famille digne, ayant un…

«Â Je ne suis pas un Officier félon, encore moins un traitre. Je suis issu d’une grande famille digne, ayant un sens élevé pour l’honneur et la dignité. Je suis malinké de père et de mère. A la différence d’un porte-galon félon, menteur et traà®tre, qui ose induire dans l’erreur en faisant de la rétention par rapport aux sanctions des syndicalistes. Contrairement à  ce qu’il a rapporté au Président de la République, les syndicalistes ont été sanctionnés et je suis prêt à  diffuser les documents y afférents ». Ces propos très durs contre le ministre Sadio Gassama ont été prononcés par l’ancien directeur général de la police malienne. Relevé de son poste en mai dernier, dans la vague des limogeages entreprise par le président ATT, Niamé Keà¯ta ne fait pas dans la dentelle avec son chef hiérarchique. Dans une contribution publiée chez notre «Â l’Indépendant » dans sa livraison n°2782 du vendredi 10 juin, l’ex patron de la police nationale accuse son ministre d’avoir saboté son travail et d’induire le président en l’erreur. «Â Ma nature ne me permet pas ce genre de comportement qui consiste à  faire semblant d’être avec quelqu’un et le poignarder dans le dos », assène-t-il. Révélations sur les sanctions contre les syndicalistes Comme un fait du hasard, cette sortie intervient 24 heures seulement après la diffusion de l’émission télévisée «Â Baaro ni » du président ATT qui explique que Niamé a été relevé pour «Â manque d’autorité ». Pour l’intéressé, il ne s’agit rien de tout cela. «Â M. le Président, je ne peux pas vous mentir et je ne peux guère vous trahir compte tenu du cousinage sacré qui lie les Kéà¯ta et les Touré » explique-t-il. Pour le contrôleur général de la police, «Â en janvier 2010, le ministre de la Sécurité intérieure et de la protection intérieure, le Général Sadio Gassama, m’a convoqué dans son bureau en me demandant de mettre fin à  toute sanction disciplinaire et cela, suite à  des entretiens qu’il a eus avec des syndicalistes de la police qui se plaignent de la rigueur. J’ai posé une seule question au ministre : « Les sanctions infligées sont-elles injustifiées ? ». Pour toute réponse, le ministre m’ordonna de mettre fin à  toutes les sanctions. Ce qui m’amena à  une seconde question : « Dois-je surseoir même aux sanctions relatives aux cas de braquage et de détournements ?  » Le ministre a répondu par l’affirmative. Alors, J’ai répliqué que cela se passerait après moi et pas tant que je suis le Directeur général de la police nationale ». l’ancien patron de la police, qui dit avoir pris en témoignage le Contrôleur général Yahaya Sangaré et l’Attaché de Cabinet du ministre, explique que son ministre a tout mis en œuvre pour saboter son travail. « Je mettrai de l’ordre dans la police » lui avait dit à  la réunion sur l’insécurité dans le district de Bamako, o๠précise-t-il, «Â des éléments de la Compagnie de circulation routière (CCR), à  tour de rôle, se sont soulevés contre la rigueur et la présence quasi permanente du Directeur général, de jour comme de nuit ». «Â Je n’ai pas crée la nouvelle section syndicale «Â  Concernant les syndicalistes, l’ancien patron de la police a battu en brèche les accusations du ministre Sadio Gassama qui le tenait responsable de la création de la nouvelle section syndicale. Sur la question Niamé Keà®ta est formel : «Â je ne suis pas à  l’origine de la création de ce syndicat ». «Â Dans mon for intérieur, poursuit l’ex patron de la police, je suis profondément attaché aux valeurs culturelles qui existent entre les Touré et les Kéà¯ta. Et je reconnais tout ce que le Président Touré a fait pour moi. Déjà , en 2003, J’avais refusé de revenir dans la police après 12 ans de détachement et son corolaire de pression, de persécution, de marginalisation, 9 ans avec le grade de Commandant sans compter le refus de me dédommager après les casses consécutifs aux événements du 26 mars 1991 dont J’ai assez de détails » a déclaré Niamé Keà¯ta. Par cette lettre ouverte au président ATT, l’ancien directeur général de la police vient jeter un pavé dans la mare. Et les «Â révélations » promises par Niamé Keà¯ta dans les prochains jours feront sans doute des vagues, notamment dans les relatons entre le président ATT et son ministre de la sécurité Sadio Gassama.