Politique : Carton jaune pour Kafougouna et ATT

Pour sa première démonstration de force après l'adoption du décret du 7 septembre au Conseil des ministres, l'excluant de la…

Pour sa première démonstration de force après l’adoption du décret du 7 septembre au Conseil des ministres, l’excluant de la mise en place de la nouvelle CENI, l’opposition malienne n’a pas lésiné sur les moyens de mobilisation. A son meeting de ce samedi 8 octobre, l’esplanade du Carrefour des jeunes avait fait son plein. Malgré son état de santé fragile, l’ancien ministre de la culture Cheick Oumar Sissoko avait décidé de faire le déplacement. s’il n’a pas pris la parole ce jour, il était parmi les siens en qualité de président du parti SADI. Les responsables de la dizaine d’autres partis d’opposition étaient également présents. Il s’agit, entre autres, de l’UNPR, CNU, CD, l’ADCAM, RJP, du BARA, etc. Des associations de soutien, étaient aussi venues manifester leur adhésion à  la lutte. Il s’agit notamment des travailleurs de l’HUICOMA (Huilerie cotonnière du Mali), l’Association des victimes de la répression de mars 1991 (ADVR), l’Union des déguerpis, le Mouvement politique «Â Alternative Mariko 2012 », etc. Ce soutien, expliquent leurs représentants, est un devoir, car il s’agit d’une question qui nous concerne tous : les élections générales à  venir. Carton jaune^pour ATT et Kafougouna Koné Les militants de l’opposition n’ont pas eu de mots tendres à  l’endroit du président ATT et son gouvernement. Sortis massivement malgré le soleil, ils sont venus exprimer de manière virulente leur ras-le-bol face à  ce qu’il qualifient d’ «Â de hold-up » contre l’opposition, orchestré, disent-ils, par le ministre de l’administration territoriale Kafougouna Koné avec la complicité du chef de l’Etat. Les slogans hostiles au gouvernement étaient clairement affichés sur les murs. «Â Non à  une CENI gouvernementale », «Â Non à  l’exclusion de l’opposition !  », «Â Non à  la fraude en perspective ! »,etc… La colère et l’indignation étaient manifestes. Mercredi 7 septembre, le gouvernement du Mali avait adopté un décret portant nomination des 15 membres de la Commission électorale nationale indépendante, CENI. Ce décret attribue un seul siège à  l’opposition sur les 10 réservés aux partis politiques selon les dispositions de la loi électorale de septembre 2006, qui stipule un «Â partage équitable » des sièges entre majorité et opposition. Le hic est que le «Â représentant » de l’opposition dans le décret du 7 septembre (Moussa Konaté) est un célèbre inconnu de l’opposition. Certains lui accordent une appartenance au PDES (un parti de la mouvance présidentielle), dont il serait le coordinateur dans la localité de Lakamané, dans la région de Kayes. Pour l’opposition, il n’y a pas de doute, le sieur Moussa Konaté est «Â l’envoyé spécial  du ministre Kafougouna à  la CENI ». Vers des élections frauduleuses ? Face à  cette situation, l’opposition conclut que le gouvernement espère que les prochaines élections se tiendront sans l’opposition. Pour elle, la menace de fraude massive en préparation est bien réelle. «Â l’exécutif actuel et sa majorité ont d’autres priorités : chacun souhaite être le mieux placé pour gagner dans la fraude et la confusion qui caractérisent les élections maliennes », a déclaré le chef de fil de l’opposition, le député Oumar Mariko. Qui ajoute que «Â les autorités préférèrent distraire la classe politique sérieuse et créer en même temps les conditions idoines de la fraude à  grande échelle, par des élections précipitées, chaotiques, car organisées sur la base d’un fichier taillé sur mesure pour rééditer les fraudes scandaleuses de 1997, 2002, 2004, 2007 et de 2009 ». «Â Nous ne laisserons par l’argent, l’intimidation, les jeux d’influence et le chantage primer sur la transparence et la crédibilité des élections », a averti le député Oumar Mariko. Qui croit en l’indépendance de la justice de notre pays pour trancher la question suite à  la plainte déposée le 26 septembre dernier à  la Section administrative de la Cour suprême.