Recomposition, redistribution des cartes, mue et/ou repositionnement! A chaque militant son objectif et ses ambitions. Les états-majors des formations politiques sont dans le creux de la vague avec des militants incontrôlables et décidés à  monnayer leur aura. Au Cnid de Mountaga Tall, le vice-président national des jeunes, Mouhamadou Coulibaly a quitté le navire emportant avec lui ses fidèles du comité directeur. Le président du parti, comme à  l’accoutumée, reste imperturbable. Si les militants de la première heure du Cnid ont le mérite de démissionner, il n’en est pas de même dans les rangs de l’Adema o๠tout est flou. Qui dirige ce parti autrefois faiseur de roi ? Qui est qui à  l’Adema ? Le président par intérim de la Ruche multiplie les interventions médiatiques sans pour autant réussir à  indiquer une ligne claire ni redonner confiance à  l’opinion ou aux militants. Le candidat malheureux Dramane Dembélé n’est pas non plus en odeur de sainteté dans ce parti déchiqueté. Sa défaite aux législatives le met hors course au moment o๠les partisans de Iba Ndiaye préparent leur retour en force. Parlant de retour, il faut surveiller celui de Modibo Sidibé. Le leader de la « maison bleue » a fermé la page de la dernière présidentielle. C’’est la prochaine qui l’intéresse. Il ne veut rien céder à  Soumaila Cissé à  qui il avait dit dans l’entre-deux tours de la présidentielle que « l’avenir ne se fera pas sans la maison bleue ». Fin stratège convaincu de son destin présidentiel, Modibo Sidibé touché dans son amour propre par sa défaite et meurtri par les exactions subies lors du coup d’Etat de mars 2012 veut investir l’opposition. Fidèle, constant, dans sa conception, l’opposition se joue dans la rue publique et non dans les couloirs du parlement. Soumaila Cissé est averti. Député et bien élu, le patron de l’URD ne veut pas se laisser endormir par les avantages et privilèges que lui octroie le parlement. Conscient de la large marge de manœuvre de son challenger Modibo Sidibé, Soumaila Cissé veut profiter de son strapontin parlementaire pour railler le pouvoir, un choix en contradiction avec l’élégance exigée à  tout leader qui se réclame de l’opposition républicaine. Choix cornélien donc pour Soumaila. Idem pour les ténors du RPM : certains veulent ruer dans les brancards pour exiger leur part du gâteau, d’autres manœuvrent en catimini pour se faire servir. Concomitamment, le parti présidentiel fait face à  l’arrivée de dinosaures démissionnaires de l’opposition. Comment les gérer ? Doivent-ils être casés en lieu et place des militants de la première heure ? En direction des élections municipales, les investitures donneront un aperçu majeur de la volonté des uns et des autres à  massifier leur formation, à  promouvoir leurs cadres ou à  nouer des alliances opportunes pour les échéances ultérieures. Dans cette optique, Yéléma et Jama sont bien courtisés par les partis traditionnels pendant que la vielle garde incarnée par l’Um-rda risque de perdre beaucoup de jeunes cadres.