Pour les malades atteints d’éléphantiasis, la survie au quotidien

Des malades atteints d'eléphantisme, on n'en connait pas grand chose. On connait leur vie publique, celle de la mendicité aux…

Des malades atteints d’eléphantisme, on n’en connait pas grand chose. On connait leur vie publique, celle de la mendicité aux feux rouge, de la pitié des passants en voyant leurs membres énormes, déformés. On sait moins que leur vie privée est tout aussi difficile que leur vie publique. Selon la direction nationale de la sante, ils seraient près de 3 000 atteints par cette maladie causée par une accumulation de liquide lymphatique dans les tissus. La région de Sikasso enregistre le taux de prévalence le plus élevé de cette maladie. Ce qui valu à  la région de devenir pilote en matière de prise en charge. Mort sociale Même si la maladie entraà®ne une faible mortalité, la mort sociale, elle, est bien réelle. Stigmatisation, discrimination sociale, marginalisation économique… Les témoignages sont éloquents et pathétiques. « J’étais vendeuse de bijoux avant de tomber malade, a expliqué Sata Koné lors de l’ouverture lors de l’ouverture de l’atelier de la formation sur la prise en charge des lymphœdème organidé par l’Organisation mondiale de la santé mardi 16 octobre. Je faisais le voyage entre Bougouni et Bamako. Désormais je reste assise, et ma prise en charge laisse à  désirer. » Son mari est resté auprès d’elle. Pas celui de Djeneba Sanogo, qui s’est remarié. « Cette maladie m’a fait perdre mon mari et mes amis. Seuls mes enfants ne m’ont pas abandonnée », pleure t-elle. « Ma famille ne me donne à  manger qu’une fois par jour » Oumar Koumaré mendit pour survivre. « Dans ma famille on ne me donne à  manger qu’une seule fois par jour parce que je suis devenu improductif », explique-t-il. Même situation pour Nouhoum Sidibé, qui fait la manche au carrefour de la mairie du district de Bamako. Le gouvernement malien a mis en place un programme national d’élimination de la filariose lymphatique, pour que les regards se tournent enfin vers ceux qu’on ne regarde plus.