Après plusieurs reports, la cruciale phase des négociations directes entre le gouvernement du Mali et les groupes armés à Alger a enfin démarré hier lundi 15 septembre 2014. Au programme du matin, les travaux des très stratégiques groupes thématiques 1 et 3. Ils sont respectivement relatifs aux questions politiques et institutionnelles d’une part, et au développement économique, social et culturel d’autre part. Dans l’après-midi le groupe thématique Défense et Sécurité et celui de la Réconciliation, Justice et questions humanitaires devaient prendre le relais. Mais seulement voilà : à peine commencées, les négociations directes sont bloquées. Les groupes armés ont décidé de claquer la porte pour protester contre la présence dans la salle de la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Résistance (CMF-PR). Ils ne reconnaissent pas la CM-FPR comme mouvement belligérant en application de l’article 4 de leur protocole d’entente du 12 septembre 2014 qui limite les mouvements aux signataires du protocole. « Nous avons dit aux parties et à la médiation qu’il doit y avoir trois acteurs dans la salle : les mouvements belligérants, le gouvernement malien et la médiation », soutient le chargé de communication du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Moussa Ag Acharatoumane. Or, explique-t-il, la CM-FPR, n’est pas un groupe armé, sa position doit être clarifiée. Le président de la CM-FPR, Me Harouna Touré n’a pas souhaité faire de commentaire pour le moment au sujet de cet incident. Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale semble minimiser la portée de cet incident. Il parle de progrès réalisé avec l’ouverture des négociations directes et l’important, selon lui, est que « le train quitte la gare ». A l’ouverture des travaux, l’Ambassadeur de l’Algérie au Mali, Nourredine Ayadi, présidant le groupe thématique 1, a salué les parties en face pour les efforts déployés jusqu’ici sans manquer de leur préciser que les travaux doivent se dérouler conformément à l’esprit de la feuille de route. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies au Mali, Bert Konders a, au nom du secrétaire général de l’ONU, tenu à dire que tous les regards du monde sont rivés sur le Mali. D’o๠son appel à faire des efforts dans le sens de la recherche d’une solution durable et définitive dans un meilleur délai. Ces négociations directes entre gouvernement malien et groupes armés se poursuivront jusqu’à la fin du mois. Une pause sera observée en raison de la fête de Tabaski annoncé début octobre. Une évaluation sera faite entre le 11 et 14 pour décider de la suite à donner aux travaux. Aux dernières nouvelles, les travaux reprendront ce mardi 16 septembre 2014 avec les groupes thématiques 1 et 3 le matin et les groupes 2 et 4 dans l’après-midi.
