Pourparlers d’Alger : la société civile donne de la voix

Après deux jours d'atermoiements, les pourparlers inclusifs inter-maliens en Alger sont finalement entrés dans le vif du sujet hier jeudi…

Après deux jours d’atermoiements, les pourparlers inclusifs inter-maliens en Alger sont finalement entrés dans le vif du sujet hier jeudi 4 septembre 2014 avec l’entame de la première phase. Consacrée aux préoccupations de la société civile des différentes communautés, cette phase se poursuivra pour le reste de la semaine. Les communautés des groupes armés et du gouvernement malien ont commencé à  travailler dans les quatre groupes thématiques. Ainsi la matinée a été consacrée au premier groupe thématique relatif aux questions politiques et institutionnelles et au troisième groupe thématique relatif au développement économique et social. l’après-midi a vu le passage du deuxième groupe thématique axé autour de la défense et la sécurité et le quatrième groupe lié à  la réconciliation, la justice et questions humanitaires. Cette phase qui donne le ton aux travaux permettra au gouvernement malien, à  l’équipe de la médiation et les groupes armés d’écouter les 54 représentants de la société civile, de recueillir leurs préoccupations et leurs aspirations profondes qui seront prises en charge pendant les négociations. Réquisitoire Les discussions du groupe thématique relatif aux questions politiques et institutionnelles étaient placées hier matin sous la direction de la médiation algérienne en présence des ministres maliens des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, de l’Intérieur, Sada Samaké, de la Décentralisation et de la Politique de la ville, Ousmane Sy. Pendant deux heures d’horloge, la société civile des différentes parties ont, dans un esprit courtois, énoncé les préoccupations et aspirations de leurs communautés respectives. Les représentants de la société civile de la coordination des groupes politico-armés de l’Azawad qui regroupe le MNLA, MAA dissident et le HCUA ont axé leurs interventions autour d’un réquisitoire sévère contre l’Etat malien considéré à  tort ou à  raison comme responsable de tous les maux dont souffre le nord du Mali. Une stratégie toute trouvée pour demander purement et simplement au Mali de laisser les régions du nord s’autogérer ou encore décider de leur destin. Abdel Karim Al Madagha du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), a accusé l’Etat malien de ne pas respecter ses engagements par la violation ou la non-application des accords passés avant de d’indiquer que les communautés du nord aspirent aujourd’hui à  avoir l’indépendance. Pour Medhi Ould Chabani, refugié en Mauritanie une large décentralisation ne saurait être une solution à  la crise du nord, seul un statut particulier des régions du nord constituera, selon lui, la solution au problème. Le représentant de la société civile des signataires de la plateforme d’Alger comprenant la CPA, le CM-FPR et le MAA, Azzaz a, sans renoncer à  l’idée d’accorder des faveurs aux régions du nord, appelé les différentes parties à  faire preuve de sagesse. Car, a-t-il soutenu, seule la paix est la voie du salut. La même idée d’une paix nécessaire pour le développent du pays a été développée par Mme Aziza Mint Mohamed, représentant de la société civile du gouvernement du Mali. « Au moment o๠on vous parle, les populations du nord comme du sud du Mali ont l’oreille tendue avec l’espoir d’entendre un seul mot : la paix, la fin définitive des hostilités. Assez d’égrener les déclarations de principe et sans lendemain. Je n’invente en disant que C’’est dans nos têtes, dans nos esprits que sont nés les conflits et que nous devons créer la paix dans nos têtes, dans nos esprits », a-t-elle déclaré avant que Modibo Sidibé ne remette à  l’équipe de médiation un document qui comporte les propositions et préoccupations de la société civile du gouvernement du Mali.