Pourparlers d’Alger: des signes qui ne trompent pas

Le Premier ministre, Modibo Kéà¯ta, a accompagné, le 10 février, la délégation gouvernementale dans la capitale algérienne. Dans son discours…

Le Premier ministre, Modibo Kéà¯ta, a accompagné, le 10 février, la délégation gouvernementale dans la capitale algérienne. Dans son discours de paix, le premier Modibo Keita a lancé un vibrant appel aux groupes armés afin qu’ils déposent les armes. Initiatives explicatives Les efforts se sont multipliés ces derniers jours, dans la perspective de la reprise du dialogue. Quelques jours avant le départ pour Alger, deux tables-rondes ont été organisées, l’une par le gouvernement, qui fut boycottée par l’opposition politique et d’autres forces vives, et l’autre, celle des forces vives de la Nation sous l’égide de l’Alliance des démocrates patriotes pour une sortie de crise (ADPS). Ces deux rencontres auront eu le mérite de poser sur la table les différentes questions liées aux discussions en cours et particulièrement le document de pré-accord qui fait encore l’objet de rejet. Il serait certes difficile que toutes les sensibilités de la Nation se mettent d’accord sur un document, cependant l’organisation des concertations nationales aura permis d’aller vers un rapprochement de points de vue. Dans le contexte actuel de crise, il est contreproductif de demeurer sourd et aveugle à  certains cris de C’œur. Ecouter ceux qui ont des voix discordantes n’est pas une faiblesse encore moins une lâcheté. Vers un accord « imposé »? Il y a des signaux qui ne rassurent pas. Le gouvernement retourne à  Alger, sous la double pression de l’opinion publique nationale et de la communauté internationale. Ses positions et celles des groupes armés sont difficilement conciliables. Au regard de divergences si profondes, il y a un risque que la médiation internationale impose un texte aux différentes parties, loin des exigences de certaines couches sociales et politiques. Les récentes manifestations des associations islamiques contre la publication de la caricature du prophète Mohamed (Psl) par l’hebdomadaire français Charlie Hebdo et les prises de position du président du Haut conseil islamique et des responsables du mouvement politico-religieux Sabati, mettent le Président IBK et son gouvernement sur une pente très glissante à  quelques encablures de la signature d’un accord de paix global. Les populations de Gao, de Tombouctou et de Kidal nourrissent depuis un certain temps du sentiment d’abandon par les autorités. Or, le Président IBK et son gouvernement ont nécessairement besoin d’un soutien populaire pour faire accepter le futur accord.