Pourquoi le palais présidentiel n’a t’il pas encore été rénové ?

Hormis le Secrétariat Général de la Présidence qui est fonctionnel, Koulouba a désormais des allures de palais endormi par endroits.…

Hormis le Secrétariat Général de la Présidence qui est fonctionnel, Koulouba a désormais des allures de palais endormi par endroits. Passé la route sinueuse qui monte sur la colline du pouvoir, on accède enfin à  ces bâtiments blancs, épuisés par le temps et qui ont subi un véritable assaut des militaires pendant le coup d’Etat du 22 Mars 2012. Vestiges du coup d’Etat Traces d’impacts de balles, murs fissurés, parc automobile vidé, vitres brisées et meubles emportés, les ex putschistes, il faut le dire, s’en sont donnés à  C’œur joie, au moyen de coups de canon et démoli en quelques heures, ce symbole phare de la République. « Désormais, commente un travailleur du lieu, les rats y circulent en toute liberté.  » Comment voulez-vous que le président investisse les lieux dans un tel état », ajoute un fonctionnaire sur place. Il est la première institution de la République enfin ». Si Dioncounda Traoré, l’ancien président de transition, y a été agressé le 21 Mai 2012, il a ensuite fallu le faire résider à  la Base en plein centre-ville pour des raisons de sécurité. Pour Ibrahim Boubacar Keita, Sébénicoro, sa résidence principale lui sert lieu de « petit palais ». Un important dispositif de sécurité y est déployé en attendant son déménagement sur les hauteurs de la ville. Malgré tout, le président a son bureau au Secrétariat de la Présidence. Et s’y rend régulièrement depuis son investiture le 4 septembre, avant de rentrer chez lui comme tout bon citoyen malien. Petit coup de lifting Parmi les raisons invoquées au retard dans la mise en route du processus de rénovation, la question financière est le nœud du problème. 4 milliards de FCFA, c’est le coût estimé de la rénovation du Palais Koulouba. Et pendant seize mois de transition, l’équipe de Dioncounda Traoré, n’a pu trouver de partenaires financiers pour réhabiliter le palais présidentiel et lui donner une nouvelle splendeur. « Les partenaires chinois ont été sollicités pour rénover Koulouba gratuitement alors que la transition tirait à  sa fin », précise une source au ministère de l’économie et des finances. De son côté, Abdel Karim Konaté, ex ministre des finances a précisé les choses lors d’une réunion avec le Groupe de suivi budgétaire: «C’’est le Secrétariat Général de la présidence qui a évalué une requête de financement, sous forme de dons, adressée aux autorités chinoises à  travers le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale pour rénover Koulouba à  hauteur de 4 milliards et poussières de FCFA. Mais, la partie chinoise a négativement répondu à  cette requête». Autre écueil, la rénovation n’était sans doute pas la priorité des autorités de transition confrontée à  un déficit budgétaire. Un budget d’Etat réduit de moitié et évalué à  l’époque à  environ 700 milliards à  cause de la crise et le gel des bailleurs de fonds. Mais des sources officielles nous indiquent que l’Etat est prêt à  s’engager dans la rénovation du palais à  défaut de partenaires financiers. Quelque soit le coût. Axe Koulouba-Sébénicoro : nouveau boulevard de la République En attendant les populations de Sébénicoro se manifestent et certains habitants avouent être pressés de voir Ladji Bourama déménager à  Koulouba : « Nous faisons parfois plus de 20 à  30 minutes bloqués dans la circulation pour laisser passer le cortège présidentiel », martèle un habitant du coin, qui déplore que l’axe Koulouba-Sébénicoro soit devenu le boulevard de la république.  » Certains policiers zélés bloquent littéralement les motocyclistes et pendant plus de 10 minutes pour satisfaire au protocole d’Etat », se plaint Madou, étudiant. Enfin, quelques vindicatifs vont jusqu’ à  suggérer que le Procureur de la république se saisisse rapidement du dossier Koulouba, pour juger les vandales qui se sont emparés des bijoux, objets précieux, lambris dorés et espèces sonnantes et trébuchantes pendant le Coup d’Etat. Le casse du siècle!