Pourquoi tout le monde lâche le MNLA

«Ne nous ne méprenons pas : les discours d'Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) depuis son élection n'ont rien changé à  la…

«Ne nous ne méprenons pas : les discours d’Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) depuis son élection n’ont rien changé à  la situation désastreuse qui prévaut à  Kidal, déclare un haut gradé malien du ministère de la Défense. IBK collabore étroitement avec la France, comme à  l’époque d’ATT. Aujourd’hui, le MNLA a été déchu par la France. Paniqué par l’exécution des deux journalistes français, il était prévisible dans un premier temps que le MNLA quitte Kidal. On peut espérer un désarmement par la suite. Un processus logique, qui ne signifie pas dissolution du mouvement rebelle». Le 10 novembre dernier, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) informait, dans un communiqué officiel, «l’opinion nationale et internationale qu’il s’est engagé à  quitter le gouvernorat et la Radio de Kidal le 14 novembre 2013, selon les termes de l’accord-cadre signé, sous l’égide de la communauté internationale, par le MNLA en juin 2013 à  Ouagadougou». Cet engagement entre dans le cadre de «l’accord préliminaire à  l’élection présidentielle et aux négociations de paix de Ouagadougou». La débandade chez les indépendantistes Une décision qui a bouleversé les partisans et certains décideurs du MNLA. «A Kidal, cette nouvelle a troublé la population. Certains habitants veulent quitter la région puisqu’ils craignent des représailles de la part de l’armée malienne quand elle sera sur place, à  la place du MNLA, affirme un vétéran du mouvement. l’épisode de juin dernier, qui nous a obligés à  interpeller des habitants noirs de Kidal, a marqué tout le monde. Depuis que le MNLA a annoncé le retrait de Kidal, une vague d’indignation s’est abattue sur nous, comme si la décision nous appartenait». Ce témoignage rejoint l’étonnante déclaration d’un haut cadre du MNLA et ancien membre du gouvernement malien qui nous avait confié, il y a quelques mois, que le projet du MNLA devra attendre quelques années : «l’Azawad devra patienter. Ce n’est pas encore le jour de gloire de notre cause, ceci ne veut pas dire que nous sommes des traà®tres. Nos différentes alliances et divisions au sein du groupe nous ont fragilisés et décrédibilisés auprès de notre jeune nation. Nous patienterons encore pour que l’Azawad se libère.»