Poussée de fièvre « bouazisiste » à Ouagadougou

Notamment cette propension avérée pour ce que J'appellerai les méthodes de lutte très radicales. En particulier l'utilisation de la grève…

Notamment cette propension avérée pour ce que J’appellerai les méthodes de lutte très radicales. En particulier l’utilisation de la grève de la faim et les menaces d’immolation par le feu. On peut citer à  ce propos des cas désormais bien connus comme celui de Seydou Ouédraogo de la Filsah à  Bobo, ou encore celui du Garde de sécurité pénitentiaire Hypolite Bado. Il y a en outre cet étudiant qui, de toute évidence s’est immolé par le feu, mais dont le cas a été pratiquement éclipsé par l’affaire du Caporal Lompo. Ces derniers jours il est question d’un autre cas à  Dédougou et que lefaso.net a relayé. Vie chère et pauvreté Toutes ces situations ont un point commun. Elles prennent leur source dans la vie chère et induisent en fin de compte ce que les philosophes appellent la déréliction, synonyme de perte d’espoir. Ces nouvelles formes de protestations alliées à  toutes les autres qui sont en train d’émerger peuvent à  première vue susciter de la part des autorités une volonté de ne pas faiblir. Du reste on a bien vu l’embarras dans lequel tous les ministres qui se sont exprimés sur la question étaient plongés. Lorsque des fonctionnaires de l’Etat ou des étudiants décident de s’immoler par le feu pour attirer l’attention sur leur situation de misère, C’’est assurément un cri de désespoir qui devrait interpeller les gouvernants sur la réalité de leur politique. Car C’’est d’abord et avant toute chose une interrogation faite à  leur endroit. Un appel à  se pencher sérieusement sur la situation des populations de manière générale et celles des travailleurs en particulier. Les syndicats débordés par la base Les échecs répétés des négociations entre le gouvernement et les syndicats, la hausse du chômage, l’absence de débouchés crédibles ainsi que la crise du système éducatif, et surtout le sentiment d’injustice sociale maintes fois répété, ne sont-là  que quelques-unes des conséquences qui ont entraà®né la rupture de la digue. Du reste il semblait évident qu’à  la longue, de nouvelles formes de manifestations allaient s’inviter dans le débat. [b Inflation galopante et promesse de croissance de 8%} Aujourd’hui l’inflation a atteint des proportions inquiétantes. Le pouvoir d’achat des travailleurs a quant à  lui été sérieusement laminé. En un mot le contexte est électrique entre d’un côté un gouvernement qui est conscient du malaise social et des nombreuses promesses non tenues et de l’autre des citoyens qui ont décidé de prendre désormais leurs responsabilités. Quant aux menaces à  peine voilées du ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, elles n’y changeront rien contre ce qui s’apparente selon à  lui à  du chantage, elles ont de fortes chances de ne pas produire l’effet escompté. Les citoyens, du moins les plus téméraires d’entre eux risquent ainsi de continuer à  frapper là  o๠ça fait mal : la sensibilité et l’émotion collective !