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Pratique démocratique, vues d’ailleurs

Si elle est la doctrine la plus prônée en politique, au point d’être exportée de force vers les pays réfractaires…

Si elle est la doctrine la plus prônée en politique, au point d’être exportée de force vers les pays réfractaires à sa venue, la démocratie est aussi le système politique le plus soumis à interprétation dans sa pratique de par le monde. Petit tour d’horizon des principaux « systèmes démocratiques » à l’usage, au nord comme au sud de l’équateur.

Si pour le philosophe Jacques Dérida, « être démocrate, [c’est] agir en reconnaissant que nous ne vivons jamais dans une société assez démocratique », certains pays peuvent cependant être cités en exemple pour leur pratique de la démocratie. C’est notamment le cas de la Suisse où le peuple est le plus impliqué dans le processus décisionnel. Au delà de son rôle d’électeur, ce dernier est en effet au cœur de la vie politique. La République fédérale est composée de 26 cantons régis chacun par sa propre constitution. Le gouvernement, aussi appelé Conseil fédéral, n’est composé que de 7 personnes, élues par le Parlement, représentant les principales forces politiques du pays. Il n’existe donc pas à proprement parler de parti d’opposition, vu que tous (ou presque) sont représentés au gouvernement. C’est une démocratie « consociationnelle », en opposition aux démocraties, majoritaires comme c’est le cas aux États-Unis, autre fédération.

Le cas américain La vie politique y est dominée par deux grands partis politiques : démocrate et républicain. Les électeurs élisent les représentants locaux (au niveau de l’État fédéral) et ceux de l’État central. S’il n’est pas évident de dire que l’un des fondements de la démocratie tel que pensé par Montesquieu, la séparation des pouvoirs, n’est pas respecté dans nos démocraties, aux États-Unis, c’est la population qui élit les juges et les shérifs, contrairement au Québec où, selon la chercheuse Vanessa Raté, « les juges sont nommés par le parti vainqueur ». Le recall ou scrutin de rappel y est aussi pratiqué pour permettre aux électeurs d’obtenir qu’un élu s’en aille avant la fin de son mandat ou, tout du moins, qu’il se présente de nouveau devant les électeurs. Le recall existe sous d’autres formes dans nombre de pays du continent américain, à l’instar du Brésil où la présidente Dilma Roussef en a fait récemment les frais.

Zone francophone En France, dite « patrie de la démocratie », pas de recall ni de vote pour nommer les juges, la gauche et la droite se tirent dessus, dans la quête du pouvoir présidentiel. Les pays d’Afrique ne demeurent pas en reste. S’il est vrai qu’il n’y a pas de démocratie sans alternance au pouvoir, le Bénin a encore récemment donné l’exemple en mettant en échec le parti du président sortant, Yayi Boni, en faisant l’impasse sur le clientélisme, les votes ethniques qui, selon le politologue américain Samuel Huntington, constituent une entrave à la démocratie…