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Première comparution de Gbagbo à la CPI

Sous le coup d'un mandat sous scellés émis le 23 novembre et rendu public mercredi dernier, Laurent Gbagbo, 66 ans,…

Sous le coup d’un mandat sous scellés émis le 23 novembre et rendu public mercredi dernier, Laurent Gbagbo, 66 ans, avait quitté la veille son pays en avion à  destination des Pays-Bas. Soupçonné de crimes contre l’humanité commis lors de la crise post-électorale, à  savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo doit comparaà®tre pour la première fois ce lundi 5 décembre, devant la Cour pénale internationale (CPI). « Gbagbo sous le choc » Au cours de cette comparution initiale, prévue à  14 heures (13h GMT), les juges vérifieront l’identité de M. Gbagbo et s’assureront qu’il a été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaà®t le statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. C’est également ce lundi que la juge présidente, l’Argentine Silvia Fernandez de Gurmendi, annoncera la date de l’audience de confirmation des charges, étape préalable à  la tenue d’un éventuel procès. La première défense de l’ancien président est déjà  prête : selon son avocat, Laurent Gbagbo demandera à  la Cour lors de l’audience de ce lundi « de constater l’irrégularité de son arrestation de son transfert à  La Haye et d’en tirer les conséquences ». L’ancien homme fort de la Côte d’Ivoire est toujours, affirme son défenseur, « sous le choc de la surprise » de son transfert à  La Haye, et son avocat, Emmanuel Altit, dénonce depuis lors « la brutalité de cet enlèvement ». La Côte d’Ivoire débarassée de Gbagbo? Pas si sûr que cela! Même loin, la capacité de nuisance de l’ex-chef d’Etat n’est pas à  négliger. Ces partisans sont d’ailleurs monté au créneau dès l’annonce de son transfèrement à  la Haye. Ils ont réaffirmé leur intention de boycotter les législatives prévues le 11 décembre prochain. Mais pire, le FPI a annoncé qu’il suspendait sa participation à  tout processus de réconciliation en Côte d’Ivoire. La Commission Dialogue Vérité et Réconciliation voit sa tâche se compliquer encore plus, elle qui a déja toutes les peines du monde à  convaincre les ivoiriens de son impartialité et de sa bonne volonté. Selon de nombreux observateurs, la CDVR n’a pas pris de mesures contre les forces pro-Ouattara accusées d’avoir commis des exactions. La comparution prochaine de Gbagbo ne fait que renforcer le sentiment qu’ont certains Ivoiriens que l’on recherche des responsables uniquement dans le clan Gbagbo.