Présidence de la BAD : le combat des Afriques

Le Malien Birama Boubacar Sidibé, seul parmi les candidats à  ne pas avoir été ministre, jouit d'un bon capital sympathie…

Le Malien Birama Boubacar Sidibé, seul parmi les candidats à  ne pas avoir été ministre, jouit d’un bon capital sympathie auprès de plusieurs capitales africaines. Il bénéficie en outre du soutien de l’influent Paul Kagamé, président du Rwanda, et jouit d’une expérience sans égal au sein de la BAD. Cela dit, comme ses concurrents de la sous région, il pâtit de la multiplicité des candidatures en Afrique de l’Ouest, au nombre de quatre. Et en dépit des relations d’amitié entre Bamako et Abidjan, la neutralité affichée d’Alassane Ouattara serait une carte en moins. Ancien vice-président de la Banque islamique de développement, le malien aiguisera ses chances face au Nigérian Akinwumi A. Adesina, à  la Capverdienne Cristina Duarte et au Sierra-léonais Samura M. W. Kamara. Ministre, militant écologiste et produit de l’école américaine, Akinwumi Adesina bénéficie du puissant lobbying de son pays, premier actionnaire de la BAD. Unique femme dans cette cage de fauves, Cristina Duarte, l’une des artisanes de la réussite économique de son pays, sera soutenue par la communauté lusophone sous la houlette de l’Angola, o๠elle a eu à  officier dans un projet de la Banque mondiale. Sa candidature, selon les observateurs, donne du charme à  l’élection tout comme celle du Sierra-léonais Samura Kamara, assimilée à  une mise en scène diplomatique d’un pays mal en point à  cause de l’épidémie à  virus Ebola. Quant à  l’à‰thiopien Sufian Ahmed, candidat de l’Afrique de l’Est, il apparaà®t comme un poids plume devant le candidat de l’Afrique centrale, le ministre tchadien des finances, Kordjé Bedoumra, ancien vice-président de la BAD. Avantage de sa candidature : le poids politique acquis par le Tchad grâce à  ses interventions militaires. Egalement dans la course, un vieux baron de la BAD admis à  la retraite en 2014, le Zimbabwéen Thomas Z. Sakala, qui pâtit de la mauvaise image de son pays, surtout auprès des actionnaires occidentaux. Enfin, l’ancien ministre tunisien de l’économie, Jaloul Ayed apparaà®t comme un postulant très sérieux. Pour certains, la courtoisie diplomatique voudrait que la présidence de la BAD revienne à  un Tunisien, en guise de compensation de la perte du siège de l’institution par ce pays. Jour de vérité dans une semaine !