Présidentielle 2013 : Quand campagne et petits boulots font bon ménage

Le hasard du calendrier a fait que cette année, les vacances scolaires ont coà¯ncidé avec la période électorale. A la…

Le hasard du calendrier a fait que cette année, les vacances scolaires ont coà¯ncidé avec la période électorale. A la campagne comme à  la campagne donc. En attendant de s’adonner aux petits boulots, beaucoup de jeunes se mettent volontiers à  la disposition des partis politiques ou autres candidats indépendants engagés dans la course à  la présidentielle du 28 juillet 2013. Ils sont généralement de fantassins de la guerre des affiches qui fait rage entre les différents états-majors politiques. Mamadou Traoré, élève en 11ème année dans un lycée de la capitale en est un. Le jeunot est sollicité par un parti depuis l’ouverture de la campagne électorale pour afficher les posters de son candidat à  travers la capitale. Une activité qui, avoue notre interlocuteur, lui permet de gagner 5000 CFA sans compter une moto Jakarta à  lui offerte pour la circonstance. Affiches et meetings de campagnes Comme Mamadou, beaucoup d’autres placardent nuitamment ces affichages le long des artères de la capitale et ses environs contre des espèces sonnantes et trébuchantes. «Â On n’a pas de préférence pour les candidats, ce qui nous importe, C’’est de gagner l’argent pour les affichages, le reste ne nous intéresse. Tous les jours on est sollicité pour les besoins de la cause et le groupe s’en porte plutôt mieux» déclare, Sékou Diarra, étudiant en comptabilité, assis au milieu de ses amis du ‘’grin » Pour n’avoir pas compris cela un parti nouvellement créé et engagé dans la course à  Koulouba a distribué des dizaines de posters de son candidat sans donner de l’argent pour l’affichage. Résultat : point de posters dans la zone concernée. Interrogés par un membre du bureau exécutif du parti, les jeunes répondent invariablement n’avoir pas reçu d’argent, faute de quoi ils ne pourront pas faire le boulot. Après avoir accédé aux doléances des jeunes, l’homme politique a été ravi de constater le lendemain que les posters de son candidat avaient inondé une bonne partie de la capitale. D’autres jeunes investissent les familles pour recenser les électeurs dont ils relèvent le nom et le numéro de la carte Nina (Numéro d’identification nationale). Ils sont payés en fonction du nombre de personnes recensées. Les jeunes filles ne sont pas en marge de la fièvre électorale. Elles tirent aussi leur épingle du jeu. Farima Coulibaly, qui vient d’être admise à  l’examen du Diplôme d’études fondamentales(D.E.F), ne dit pas le contraire, elle qui a empoché 2 000 en guise de frais de déplacement à  l’occasion du meeting de lancement d’un candidat à  l’intérieur du pays. «Â Je suis très sollicitée en cette période de campagne électorale. Tous les deux jours on m’appelle pour des rencontres politiques moyennant au minimum un billet de 1 000 FCFA », dit-elle. Idem pour ses amies qui se prêtent, sans se faire prier, à  ce pour gagner l’argent des «chercheurs de place ». «Â Ils n’ont besoin de nous que pendant ce laps de temps, on profite de l’occasion pour prendre de l’argent avant qu’ils ne disparaissent après la campagne électorale », lancent-elles chœur