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Présidentielle américaine: mais comment ça marche ?

D'abord une chose. Pour être élu président des Etats Unis d'Amérique, il faut remporter au minimum 270 votes. Pas de…

D’abord une chose. Pour être élu président des Etats Unis d’Amérique, il faut remporter au minimum 270 votes. Pas de panique ! Ce n’est pas le nombre de personnes majeures en droit de voter aux Etats Unis ! Ce sont les grands électeurs issus de chacun des états qui choisissent le ticket gagnant. Ces grands électeurs sont membres du « Collège électoral », composé de 538 sénateurs et représentants qui sont élus par le suffrage populaire. Ils sont tenus par serment de voter pour les deux candidats auxquels ils ont été associés par ce vote. Il s’agit donc d’un vote au suffrage universel indirect. Pour accéder à  la Maison Blanche, le ticket gagnant doit réunir sur son nom au moins 270 grands électeurs, en l’occurrence la majorité absolue au Collège électoral. C’’est en quelque sorte le « chiffre magique » : au fil des dépouillements, Etat par Etat, la formation politique qui parvient dans la nuit du 06 novembre prochain à  regrouper plus de 270 grands électeurs est assurée de l’emporter. Les faiseurs de roi Restons un moment sur les « grands électeurs ». Leur nombre varie d’un Etat à  l’autre, selon l’importance de la population. Par exemple, il y en a 3 pour le Montana, le Dakota, des Etats faiblement peuplés et à  55 pour la Californie, l’Etat le plus peuplé des Etats Unis. Ce nombre correspond au nombre de sénateurs et de députés au Congrès américain (le Sénat + la Chambre des représentants. Chaque Etat part avec un minimum de deux sénateurs (pour un total de 100) et un élu à  la Chambre des représentants. Le minimum de voix par Etat est donc de 3. Le tout ou rien l’autre particularité du système américain est le « winner take all », pratiqué dans tous les Etats à  l’exception du Maine et du Nebraska. Prenons l’exemple de la Californie qui compte 55 grands électeurs. Ces derniers sont donc tenus de voter pour le candidat auquel ils sont associés. Cela veut dire que les grands électeurs républicains voteront (le contraire est rarissime) pour M. Romney et les démocrates pour B Obama. Si, comme C’’est toujours le cas en Californie, la majorité des votes va au candidat démocrate, que ce soit à  l’arraché ou confortablement, ce dernier remporte la totalité des 55 voix. D’o๠l’importance du vote populaire puisque C’’est ce vote qui désigne les grands électeurs. Mais, mais, mais… il peut arriver que le vote des grands électeurs soit différent de celui de la population. Cela est arrivé en 2000 lors de la première élection de G. W. Bush, lorsque le candidat républicain l’a emporté dans le Collège électoral, alors qu’il a réuni sur son nom moins de voix que son rival au niveau fédéral, le démocrate Al Gore. Les swing-states Ils sont le véritable enjeu de ce scrutin. Le scrutin y est en général beaucoup plus serré que dans les Etats déjà  acquis à  tel ou tel camp. Et, rien n’y est gagné, car ils peuvent balancer d’un côté comme de l’autre d’๠leur appellation de « swing states » ou « états qui balancent ». Les swings states 2012 sont la Floride, l’Ohio, la Virginie, le Wisconsin, le Colorado, le Nevada et le New Hampshire. Avec ses 29 grands électeurs, la Floride pèse beaucoup plus que l’Ohio et la Virginie avec leurs 18 et 13 grands électeurs respectifs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le troisième et dernier débat télévisé du 22 octobre a eu lieu en Floride. Et C’’est encore probablement cet Etat (comme en 2000) qui désignera celui qui au soir du 06 novembre sera le 45ème président des Etats Unis d’Amérique. Wait and see, comme diraient les américains. Célia d’Almeida, envoyée spéciale