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Présidentielle au Burkina Faso: Electeurs peu motivés

Le scrutin sans enjeu s'est déroulé dans le calme A 59 ans, le président sortant Blaise Compaoré, au pouvoir depuis…

Le scrutin sans enjeu s’est déroulé dans le calme A 59 ans, le président sortant Blaise Compaoré, au pouvoir depuis plus de 20 ans, est assuré d’être réélu face une opposition trop divisée pour constituer une menace. Face à  lui, six autres candidats dont l’avocat Stanislas Benewindé Sankara, qui n’avait recueilli que 5% des suffrages lors de la dernière présidentielle en 2005 contre plus de 80% pour Compaoré. Ce dernier est assuré de remporter ce scrutin avec encore une fois un score digne d’une ex-république soviétique ! Le véritable enjeu restait le taux de participation, tant les burkinabés semblent peu concernés par ce scrutin. « Je crois qu’il faut attendre la fin du scrutin pour apprécier, mais je pense qu’il faut que les électeurs participent massivement à  ce vote parce que c’est un moment qui nous permet de faire le bilan, mais aussi de nous projeter vers l’avenir », a déclaré Blaise Compaoré, après avoir voté lui-même en milieu de matinée, à  Ouagadougou. Cet appel ne semble pas avoir été entendu. En dehors du taux de participation dont les chiffres n’ont pas encore été communiqués mais qui risque d’être assez faible (il pourrait en pas atteindre les 50%), aucun incident majeur n’a été signalé. Quelques retards ont été constatés dans l’ouverture des bureaux de vote, et on a pu remarquer l’absence des représentants de l’opposition dans de nombreux bureaux. Les problèmes de cartes d’électeurs qui ont émaillé les préparatifs du scrutin ont persisté. « Un quart des cartes que je devais distribuer n’ont pas été retirées et de nombreux électeurs se sont inscrits mais ne retrouvent pas leurs cartes », a expliqué à  Reuters Awa Traoré, agent distributeur de cartes au bureau de vote No1 de Koulouba, à  Ouagadougou. Blaise contre Compaoré S’il remporte le scrutin de dimanche, ce devrait donc théoriquement être son deuxième et dernier mandat depuis la révision constitutionnelle. Mais les responsables du parti au pouvoir ont fait savoir qu’ils souhaitaient modifier la constitution pour qu’il puisse se présenter autant de fois qu’il le souhaite, ce que conteste avec véhémence l’opposition. On se souvient qu’après la vague du multipartisme qui a balayé le continent africain au début des années 90, le Burkina Faso avait organisé des élections et Compaoré a remporté deux mandats successifs de sept ans en 1991 et 1998. En 2002, une révision de la Constitution a limité à  deux mandats de cinq ans les mandats présidentiels, mais les partisans de Blaise Compaoré ont argué que la mesure n’était pas rétroactive, ce qui lui a permis d’être réélu en 2005. Le multipartisme burkinabé reste un effet de style, l’opposition restant cantonnée au rôle de faire- valoir. En 2005, le chef de l’Etat a été réélu avec 80,3% des voix. Les résultats de ce premier tour devraient être connus d’ici au 25 novembre.