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Présidentielle en Guinée : Un Malien à la tête de la commission électorale

Dans la soirée de mardi, le général président de la Guinée Conakry, Sékouba Konaté a signé un décret portant nomination…

Dans la soirée de mardi, le général président de la Guinée Conakry, Sékouba Konaté a signé un décret portant nomination du général Siaka Toumani Sangaré à  la tête de la CENI. Cette décision survient à  quelques jours de la présidentielle du 24 octobre prochain et répond favorablement à  la condition posée par l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo, arrivé en tête au premier tour. Le général Sangaré est membre de l’organisation internationale de la francophonie et consultant à  la CENI guinéenne. Un pays sous tension permanente Il faut dire que ces derniers jours, la tension s’est faite intense dans ce pays o๠la stabilité politique reste très fragile. Depuis 1958, le pays n’avait jamais connu de régime démocratique ; Toujours dirigé par des militaires. Ainsi le 27 juin dernier, les guinéens sont sortis nombreux pour aller voter. Un grand moments pour bon nombre d’entre eux et qualifié de vote historique par l’ensemble de la communauté internationale. Le candidat de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFGD) Cellou Dalein est arrivé en tête avec plus de 39% des voix contre plus de 18% pour l’opposant historique Alpha Condé du rassemblement du peuple de Guinée (RPG). Cependant, tout le monde était loin de s’imaginer que le second tour prendrait autant de temps avant de se tenir. Les recours en justice ralentiront les préparatifs la ralentiront le second scrutin avec des protestations et mécontentements de certains candidats malheureux. Et après la confirmation des résultats de la CENI par la cour constitutionnelle, un autre problème s’est posé. Celui notamment de la poursuite en justice du défunt président de la commission Ben Sékou Sylla, accusé de fraude. Celui-ci avait d’ailleurs été condamné à  une année de prison quelques jours avant son décès. Une CENI à  bout de souffle Après le décès de Ben Sékou Sylla, Adja Mame Camara prendra la tête de la commission nationale électorale. Mais elle n’y restera pas très longtemps, remplacée quelques semaines plus tard par Louncény Camara élu par 17 des 25 membres de la commission. Son élection selon lui est tout à  fait légitime car choisie par la majorité des membres. Mais très vite, les politiques guinéens réussiront à  mettre cette commission à  leur solde. Les mésententes iront croissantes. Ainsi, Louncény Camara est de plus en plus désavoué par certains de ses pairs. Il se dira d’ailleurs prêt à  aller à  de nouvelles élections si les 2/3 des membres de la CENI le demandaient suite aux pressions intenses. Il sera également accusé par le candidat Cellou Dalein Diallo d’être à  la solde de son adversaire Alpha Condé. Cellou menacera même de ne pas participer au scrutin du dimanche prochain si Louncény Camara n’est pas remplacé. Violences dans les rues de Conakry Des partisans de l’ancien premier ministre sont descendus dans les rues hier à  Conakry pour manifester contre le maintien du président de la CENI. Ils seront très vite dispersés par la police qui tirera selon des témoins, à  balles réelles sur les manifestants. Il y aurait eu trois morts, une trentaine de blessés dont une dizaine d’adolescents et des viols. C’’est suite à  cette violente répression que le président Sékouba Konaté signera le décret de nomination du militaire malien Toumani Sangaré, et ses deux vices présidents Louncény Camara et Adja Mame Camara. Cette décision permettra probablement de sauver le second tour certes, mais était-ce vraiment la solution finale pour ramener le pays vers une stabilité politique ?