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Prêtre français enlevé au Cameroun : qui est le père Georges Vandenbeusch ?

"Les combats contre la secte islamiste font rage juste à  côté (...) mais mon travail ici est passionnant." Le prêtre…

« Les combats contre la secte islamiste font rage juste à  côté (…) mais mon travail ici est passionnant. » Le prêtre Georges Vandenbeusch avait bien conscience du danger qu’il encourait en s’installant dans l’extrême nord du Cameroun. Le Père français, 42 ans, a été enlevé dans la nuit de mercredi à  jeudi lors d’une opération « portant la signature » de Boko Haram, selon Yaoundé. Le groupe islamiste armé nigérian avait revendiqué le rapt en février de la famille Moulin-Fournier dans la même zone, une zone devenue très risquée. Le prêtre était là -bas depuis deux ans quand il a été enlevé. Il lui avait été « recommandé expressément » de quitter le secteur, mais ‘ »il avait estimé qu’il devait rester », a indiqué jeudi Laurent Fabius. « Ce prêtre a été informé que c’est une région extrêmement dangereuse, néanmoins il avait voulu continuer à  rester là -bas », a rappelé le ministre français des Affaires étrangères. Le père Vandenbeusch avait donc choisi de rester en connaissance de cause afin d’aider les réfugiés chrétiens qui fuient le Nigeria. Lors de l’enlèvement de la famille française, il avait proposé de jouer le rôle médiateur entre la France et Boko Haram afin de faire libérer les otages et avait même proposé d’être échangé contre les enfants, rapporte LCI qui l’avait rencontré à  l’époque. « Plusieurs catéchistes ont été tués » Ordonné prêtre en 1998, Georges Vandenbeusch a été vicaire à  Rueil-Malmaison avant de devenir curé à  l’église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux en 2002. Il y a deux ans, l’homme d’église a décidé de quitter la région parisienne pour s’installer au Cameroun, à  la frontière nigériane, afin, selon ses proches, d’aller porter la foi dans des zones reculées et instables. « Il l’a fait avec bonheur et avec prudence », assurent les paroissiens de Sceaux. Resté très attaché à  son ancienne paroisse, il continuait à  leur donner des nouvelles par mail. Sa dernière lettre, publiée en septembre, relatait les difficultés de sa mission. « Plusieurs catéchistes que nous connaissions ont été tués » au Nigeria, y disait-il. « Il y a quinze jours nous entendions de chez moi les bombardements : pendant trois jours l’armée du Nigeria a frappé des refuges » du groupe islamiste radical Boko Haram. Mais il insistait surtout sur les satisfactions apportées par son travail au quotidien : la construction d’une chapelle, d’un puits et ses efforts pour la scolarisation des filles du village. « Un pasteur ne quitte pas un peuple en souffrance » Un visage juvénile éclairé par un grand sourire, un regard doux mais déterminé: le père Georges est « un homme très solide », assure Hugues de Woillemont, vicaire général du diocèse de Nanterre. »Il était tout à  fait conscient de la situation difficile de la région. Il ne cherchait pas le martyr en restant là -bas, mais un pasteur ne quitte pas un peuple quand celui-ci est en souffrance », souligne-t-il. En Afrique, le Père Georges est arrivé directement à  Nguetchewe à  l’extrême Nord du Cameroun, dans la zone frontalière o๠plus de 10.000 Nigérians ont fui pour se réfugier dans les villages depuis le début des hostilités entre les forces de sécurité nigérianes et des groupes islamistes. « Il était très intégré ici. Il recevait beaucoup de fidèles », raconte soeur Françoise, qui travaillait avec lui dans la paroisse. Véritable personnage public, laissant grandes ouvertes les portes de sa paroisse, il était difficile pour lui de se mettre à  l’abri tout en poursuivant la mission pastorale à  laquelle il est attaché